Ghostracker Ombre Sanglante
Messages : 108 Messages RP : 23 Date d'inscription : 01/03/2012 Age : 26 Localisation du personnage : Cité du Savoir! Métier du personnage : Aucun actuellement. Alignement du personnage : Bon la plupart du temps.
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Votre Identité Age du personnage: 85 ans En couple avec: Personne. Brève desciption:
| Sujet: Ecrits amateurs, de fantasy/merveilleux/fantastique BREF... Lun 2 Avr - 19:23 | |
| Voilà, j'inaugure la section! Je vous proposerai ici... euh... mes écrits, si le titre n'a pas été assez explicatif. Je m'excuse d'avance pour les possibles fautes d'orthographe. J'écris pour le plaisir, et je reste bien sûr ouvert à toutes critiques, constructives de préférence, avis et conseils. ~*~¤~*~ J'avais commencé un exercice d'écriture banal pour... m'exercer, et finalement je l'ai continué. J'essaie de ne pas lâcher l'affaire, car je pense que développer une histoire un peu plus poussée sera une bonne chose. Bref, voilà le texte, en plusieurs parties(on va appeler ça comme ça, pour le moment): -Consigne de l'exercice initial: - Spoiler:
Exercice d’écriture (1) Donnez-vous cette contrainte simple : prenez 5 mots au hasard dans le dictionnaire. Vous ne pouvez pas en changer. Écrivez un début d’histoire qui comprend ces 5 mots...
mots : dragueur; ondoyant, droit, réussir et humainement.
-Partie 1: - Spoiler:
C’était impossible. Comment pouvaient-ils oser ! Ils n’en avaient pas le droit. L’envahisseur Kjanili l’interdisait, les tribus prisonnières n’avaient pas le droit de festoyer ainsi. Et pourtant, en ce moment même, dans le bois de Gadefonche, les habitants des petits villages alentours s’étaient réunis dans la grande plaine de Brolejun, allumant de grands feux et festoyant ensemble, réunis ensemble par une joie qui était humainement compréhensible, mais cette notion était inconcevable pour les Kjanilis. Insouciants, bravant le danger, les hommes de la forêt s’abandonnaient à un dernier moment de liesse, ondoyants autour des flammes chaudes, embrassant les femmes, s’enivrant par l’alcool. Ils discutaient avec leurs amis, dansaient et entonnaient des chants connus. Les gens s’abandonnaient à leurs instincts et à leurs folies, certains se découvrant des talents de chanteur, d’autres de danseur, certains se voulaient dragueurs et virevoltaient entre les femmes, ou les hommes. Et, pendant ce temps, à l’abri des regards, cinq hommes se tenaient assis autour d’un feu de bois silencieux. Ils échangeaient des paroles à voix basse, délibéraient. « Nous pouvons y arriver, dit un homme massif à la voix grave et rauque, il suffit d’y croire. -Ouvre les yeux, Kargam, lui répondit un autre homme plus frêle qui se tenait à la droite de celui qui avait parlé. Jamais nous ne pourrons résister à ces créatures. Elles ont des pouvoirs semblables à ceux des premiers Mages ! -Je crois avoir une solution à ce problème, déclara vivement un autre homme, petit et trapu, mais dont les yeux brillaient d’intelligence. En effet, nous avons essayé de comprendre ces pouvoirs, à l’abri des regards… Et il s’est avéré que nos recherches nous ont mené à des résultats concluants : chaque sortilège possède une formule qui permet de l’employer si l’individu qui la prononce possède une sorte de « potentiel » magique. Nous avons obtenu quelques résultats, d’ailleurs. » Un quatrième individu, qui s’était tu jusque là tout en prêtant une oreille attentive aux arguments de ses confrères, annonça calmement : « J’ai réuni les cinq chefs des cinq villages de Tâota, Malfend, Sorcolan, Nalmoue et Turblun pour prendre cette cruciale décision : le temps de se battre pour notre liberté est il venu ? La majorité à jugé que oui. Nous allons rejoindre la fête et distribuer à chacun un mot donnant nos instructions. N’oubliez pas : il faut y croire. Allons-y. » Ils se relevèrent tous et revinrent dans l’effervescence des festivités, où ils distribuèrent les indications cruciales. Il ne restait plus que l’espoir. L’espoir de voir ce plan réussir.
Cela faisait quelques temps que les Kjanilis avaient relâché leur surveillance sur la région de Gadefonche. Ils avaient décidé d’implanter seulement plus que des patrouilles régulières aux abords du bois, tout en laissant en place leurs fortifications en bois. Malheureusement, ces quelques protections suffisaient à isoler la région de Gadefonche des nouvelles du pays de Lanar. Ce dernier était constitué de trois principales régions ; Gadefonche, l’Unerlan qui était en partie composé de montagnes et enfin la plus grande, Nagueille, où siégeait Azoria, la capitale lanarienne. Les Kjanilis avaient pris possession du royaume il y a environ cinq ans. Ils avaient vite fait taire les rebelles, et avaient installé leur civilisation sur les terres humaines. Quelques véritables villes s’élevaient ainsi déjà. Dans les cinq villages du Bois de Gadefonche, un calme surprenant régnait. Chacun empaquetait ses biens les plus précieux, se munissait de provisions et des armes. On préparait ses tenues chaudes où moins. Les habitants n’avaient pas tous des chevaux, alors on décréta que ceux qui en possédaient aurait le droit de les utiliser pour leur faire porter soit des bagages, soit des enfants, ou des femmes. Les préparations allaient bon train. Quelques heures après, alors que le soleil commençait à être bas dans le ciel, une sonnerie de cor retentit. C’était le signal pour dire d’aller se ranger aux portes du village. Chaque famille obtempéra et attendit de voir le chef de la communauté prendre leur tête. Lorsque leur dirigeant et leur famille sortirent de leur maison et prirent place en avant des villageois, tous se mirent à marcher bruyamment, mais en restant ordonnés, jusqu’à la grande plaine de Brolejun. Là, les cinq troupes se rencontrèrent et s’arrêtèrent un instant. Les hommes s’organisèrent exactement comme il leur avait été demandé. Puis, sur les ordres de leurs cinq chefs, les sept centaines d’hommes se mirent en marche vers l’est, cette petite armée entourée d’une cavalerie improvisée, dont certains hommes jouaient le rôle ardu d’éclaireur. La cadence de la troupe ralentit seulement quelques heures plus tard, lorsqu’elle se rapprochait de la lisière de la forêt, car les lieux devenaient alors moins sûrs et il fallait être vigilant, au cas où des mouvements suspects seraient repérés. Les rayons du soleil frappaient maintenant le sol entre les feuillages espacés, et les arbres étaient de plus en plus éloignés, et la faune typique du bois se faisait plus rare. Quand les centaines d’hommes quittèrent enfin leurs terres, un grand soulagement envahit les migrants. Aucuns Kjanilis n’étaient visibles aux alentours. Finalement, peut-être qu’ils n’auraient pas à sortir les armes… S’orientant vers le nord est, les hommes de Gadefonche reprirent leur route prestement. On restait sur ses gardes, car même si l’on n’avait rencontré qu’au pire des bêtes sauvages assez féroces, aucun véritable danger n’était survenu. Le soleil déclinait lentement dans le ciel et terminerait bientôt sa course. Il fut décrété qu’un arrêt s’imposait jusqu’au lendemain, et les chefs de clan ordonnèrent de dresser le camp. Epuisés, tous obtempérèrent docilement. Une heure plus tard, alors que la fraîcheur des soirs de printemps s’installait, les tentes étaient toutes dressées, de petits feux clairsemant le campement qui s’étalait sur une grande distance. Les mères de famille préparèrent des repas rudimentaires qui furent avalés rapidement. Après que tous furent nourris, les discussions entre amis se multiplièrent, avant d’être remplacé par les chants et les danses autour des musiciens. Mais, par des sonneries de cor, il fut ordonné de cesser ces activités joyeuses pour prendre un repos nécessaire à la marche du lendemain. Quelques instants après, le silence se posa sur le campement, trahit par les derniers crépitements des feux de camps. Le sommeil s’invita sous les tentes et ferma les paupières des voyageurs. Le camp s’endormit, prêt à repartir vers de nouveaux horizons le lendemain. Soudain, une lueur inquiétante éclaira le ciel étoilé, et de multiples obus embrasés s’abattirent sur le camp, réveillant en panique les humains qui se désorganisèrent dans leur frayeur. C’était le moment que les Kjanilis avaient choisis pour frapper, et la mort déferla sur les rebelles avec des hurlements haineux.
-Partie 2: - Spoiler:
"Tu es sûr que ça va marcher ? demanda une voix anxieuse. -Non, mais je ne resterai pas dans cet enclos un mois de plus ! répondit un jeune homme d’une voix assurée. Ca a assez duré ! » Deux hommes qui frôlaient la vingtaine s’affairaient en furetant dans la petite bâtisse. Ils fouillaient dans les placards et les coffres, examinant chaque objet, puis le laissaient de côté ou le posaient dans un grand sac de voyage. Tout à coup, quelques coups retentirent à la porte. Ils semblaient avoir été frappés d’une certaine manière volontairement. Un des deux hommes se dirigea vers l’entrée et entrouvrit la porte, laissant passer le regard de ses yeux noisette à travers la fente. Soulagé par ce qu’il vit, il ouvrit plus grand et laissa passé une jeune femme tout aussi âgée qui lança en ébouriffant les cheveux sombres de celui qui lui avait ouvert : « Voilà ! J’ai presque terminé tout les préparatifs, alors je vous ai rejoint. -On t’attendait, Naoi, répondit la voix plus lointaine de celui qui était resté la tête enfoncée dans des monceaux d’affaires en tous genres. » Les trois jeunes gens continuèrent à vaquer à diverses occupations, jusqu’au moment où le soleil s’apprêtait à atteindre le sommet de son ascension, où ils s’assirent autour d’une petite table de bois et commencèrent à manger. « J’espère que vous avez presque terminé, car l’après midi passera sûrement vite… interrogea du regard celui des trois qui semblaient diriger les opérations. - Laisse-moi une demi-heure, Kovah, et ce sera bon, répondit le second garçon. -Je n’attends que vous ! lança la jeune femme en pointant un regard moqueur sur son interlocuteur. -Dans ce cas, c’est parfait. Quand Tham aura fini, nous irons à la cave où se trouvent encore les armes, conclut Kovah. » Sur ce, les trois amis quittèrent la table et retournèrent à leur préparatifs. Quelques instants plus tard, ils furent prêts. Ouvrant la marche, Kovah marcha jusqu’au centre d’un banal couloir. Il s’accroupit et étudia le sol quelques secondes, avant de soulever une planche du plancher, révélant une cave sombre et petite. « Voilà la fameuse cave que les Kjanilis n’ont pas pu trouver, et où sont restées quelques vieilles armes. Descendons. » Attrapant une bougie, il s’exécuta avant d’être suivi. Des nuages de poussière étaient soulevés à chaque pas. Chacun examina les objets usés par le temps qui reposaient là, en quête de son bonheur. Après plusieurs hésitations et moments de réflexion, les choix s’axèrent plutôt sur les capacités propres des trois jeunes personnes. Ainsi, Kovah installa une large épée entre ses omoplates dans un fourreau de cuir, arme qui correspondait parfaitement à sa force, tandis que la décision de Tham se porta sur une lame légère et plus courte, qu’il accompagna d’un vieil écu. Enfin, Naoi choisit deux courtes dagues qui permettaient une vitesse de frappe rapide. S’ils n’avaient manié de vraies armes que rarement, avant l’invasion des Kjanilis, ils s’étaient quelquefois entraînés en cachette et exercés pour se forger des bras plus puissants et une endurance plus grande. Cette préparation était, selon eux, arrivée à son terme, et c’est pourquoi ils se préparaient à fuir la capitale. Quand la nuit tomba et que l’obscurité gagna peu à peu du terrain, les trois amis sortirent de la maison en jetant de furtifs coups d’œil. Ils cheminèrent prudemment à travers les rues et ruelles, puis débouchèrent sur une des artères centrales. « C’est ici que ça va se corser. Faîtes bien attention… prévint Kovah. » La longue rue était éclairée par des flambeaux espacés. Ils s’engagèrent dans l’artère, et avancèrent rapidement en direction de la ruelle par laquelle ils devaient quitter la grande rue. Soudain, Tham se tendit. Remarquant sa crispation, Naoi lui demanda à voix basse : « Tham ? Ca ne va pas ? -Je… Quelqu’un arrive, souffla craintivement le jeune homme, dont l’ouïe était la plus développée des trois. -Je fais confiance à ton oreille. Kovah ! Nous devrions nous cacher dans les ombres, répondit-elle en montrant une rue sur sa gauche. » Sans répondre, le chef bifurqua. Il savait aussi que ce que son ami avait entendu était réel. Quelques instant plus tard, précédé par les pas légers de sa monture, apparut un étrange fauve monté sur un reptile bipède au regard perçant. Ils reconnurent un Kjanili qui patrouillait sur son raptor, comme ils les appelaient. Les trois fuyards figés virent le raptor s’arrêter en humant l’air. La peur monta dans le cœur des trois audacieux. Le fauve roux parla à sa monture de sa langue incompréhensible, cette dernière tournant lentement la tête dans leur direction. Alors qu’ils sentaient leur fin approcher, le reptile tourna vivement la tête et rugit, laissant échapper un son crispant, avant de s’élancer devant lui, tandis que son cavalier tenait une longue perche en bois terminée par une lame aiguisée d’un côté, faîtes pour déchirer de l’autre, et terminée par une pointe perçante. Quelques instants après, un cri de douleur traversa la nuit. Naoi brisa le silence qui s’était installé lorsqu’ils avaient compris qu’ils devaient leur vie à un homme qui avait été tué à quelques mètres de là : « Nous devons réussir à sortir d’ici, au moins en l’honneur de celui qui est mort. » Les deux hommes acquiescèrent et tendirent l’oreille pour savoir quand le danger serait éloigné. Quelques instants plus tard, Tham jugea que le danger s’était écarté. Ne perdant pas une seconde, le trio s’élança de nouveau dans la large voie éclairée et marchèrent d’un pas rapide jusqu’à arriver au niveau d’une rue moins importante et plus obscure. Ils s’y enfoncèrent jusqu’à arriver face à un mur épais qui présentait une bouche d’égout aux barreaux assez écartés pour faire pénétrer un homme. Un par un, ils se glissèrent dans le conduit obscur, après que Naoi ai décroché la seule torche du mur pour éclairer les souterrains. Courageusement, ils progressèrent dans l’humidité totale, alors que l’eau leur arrivait au genou, se fiant à Kovah qui tenait un plan trempé des égouts de la ville. S’accrochant à leur dernière lueur d’espoir, ils continuèrent de se débattre dans les eaux sales jusqu’au moment où Kovah s’exclama : « Nous y voilà ! » Il désigna un autre tunnel, et se mit à courir en soulevant l’eau crasseuse, suivi par ses deux amis. Au bout, l’eau tombait en cascadant de quelques mètres avant de couler en formant un petit ruisseau dont l’eau alliait le bleu, le vert et le brun. Les trois échappés bondirent à l’endroit où il y avait le moins de différence entre le sol et le mur. Ils aperçurent près d’eux un des campements qui surveillaient les alentours de la ville humaine. Ce serait un des plus gros obstacles de cette fuite. Malheureusement, il était nécessaire de passer à proximité du camp pour sortir définitivement de la ville, et le plus rapidement possible. L’éviter, c’était perdre beaucoup de temps et être toujours dans les alentours quand le soleil se lèverait, s’exposant ainsi aux patrouilles. Les trois fugitifs se rapprochèrent silencieusement des quelques bâtiments éclairés par un grand feu. Ils purent voir que trois des fauves bipèdes montaient la garde, et qu’ils n’avaient pas de raptors avec eux. Les trois humains s’écartèrent, préférant passer à l’ombre des quelques arbres qui se dressaient aux environs. Ils se faufilèrent en faisant de leur mieux pour étouffer les moindres bruits qu’ils produisaient et avancèrent prudemment. Ils durent s’arrêter plusieurs fois lorsqu’ils sentaient du mouvement parmi les trois vigiles, prenant ainsi beaucoup de temps pour parcourir une distance assez courte. Enfin hors de vue de ces derniers, une grande plaine s’étendait devant eux. Ils ne pouvaient pas courir le risque d’y demeurer trop longtemps, pouvant être facilement aperçus. Le seul moyen de se mettre une nouvelle fois à l’abri était de rejoindre le plus rapidement possible les quelques vallons qui se situaient à plusieurs centaines de mètres. « Cette partie est la plus compliquée, le reste semblera un jeu d’enfant, commença à voix basse Kovah. -Tu es sûr qu’on a nos chances ? demanda craintivement Tham. -Si tu dresses l’oreille, qu’on court vite… De toute façon, c’est notre seule possibilité.» Un instant après, trois ombres s’élançaient sur la plaine faiblement éclairée par la lune. Presque mille mètres séparait les derniers arbres des vallons, et seulement le quart en avait été parcouru lorsque Naoi crut apercevoir quelque chose. Se disant que c’était son imagination, elle ne dit rien, jusqu’au moment où se fut Tham qui souffla : « Il… Il y a quelqu’un ! Courez ! » Ils ne se firent pas prier et augmentèrent la cadence, sans regarder ailleurs que droit devant eux. Les pas feutrés du reptile carnassier se faisaient de plus en plus proche, mais il ne semblait pas avoir remarqué les intrus. Alors que l’espoir d’échapper à la vigilance du garde naissait dans le cœur des jeunes gens, la bête poussa un petit cri et accéléra légèrement. La discrétion passant au second plan, ils employèrent le plus d’énergie à courir le plus rapidement possible, leur cœur battant la chamade. La fatigue semblait s’être évaporée, laissant place à la force extraordinaire que prodiguait l’instinct de survie le plus primaire. Le raptor rugit et adopta un pas rapide, s’accrochant au sol grâce à ses griffes volumineuses. Sentant l’écart se rétrécir petit à petit, Tham sembla accepter peu à peu sa fin. Refusant la moindre perte, son ami lui hurla, malgré qu’il fût essoufflé : « Non ! Tu n’as pas le droit d’abandonner maintenant ! » Se ressaisissant, le jeune homme prit même les devants des coureurs. Les rugissements et les pas de la monture du garde se rapprochaient de plus en plus. Le fauve tendit son arme ressemblant à une lance, qu’il avait été décidé d’appeler « maloque », mot dont l’origine est inconnue, prêt à pourfendre ceux qui n’avaient pas respectés la loi. Le sol devenait plus irrégulier. Ayant atteint les vallons, les trois compagnons se jetèrent à l’abri d’une butte d’un commun accord, surprenant leur poursuivant. « On a plus le choix, il faut essayer de le battre ! ordonna Kovah en se relevant et en empoignant son arme. » Effrayés ; ses deux amis l’imitèrent tout de même. Mais le raptor revint à la charge en rugissant, faisant se disperser ses adversaires. Il entreprit de poursuivre Naoi, qui eut la présence d’esprit de se jeter à terre et de rouler jusque dans une flaque proche aux eaux boueuses. Etrangement, le fauve fit se retourner sa monture, délaissant ainsi sa cible pourtant sans défenses, et se lança à l’assaut de Tham qui se débattait avec sa panique. Tentant le tout pour le tout, Kovah intervint alors en abattant sa lame de toutes ses forces sur la tête du reptile bipède. Il stoppa sa course, plus à cause de la surprise que de la douleur. Alors que Tham se jetait à terre en roulant dans un creux, Naoi s’était relevée de sa chute et se jeta sur son adversaire en le prenant au dépourvu. Le Kjanili se retournait furieusement sur lui-même sans savoir qui frapper. Comment ces êtres inférieurs pouvaient-ils lui tenir tête ? Le fer raclait sur les écailles solides de sa monture. Même le jeune homme qui s’abritait dans un creux craintivement joignit ses coups aux efforts de ses amis, l’espoir renaissant dans leurs cœurs. Cependant leur ennemi se ressaisit et passa à l’offensive. Le garde voulut transpercer Tham à l’aide de son arme, mais ce dernier se protégea à temps grâce à son bouclier avant d’être envoyé à terre quelques mètres plus loin. Naoi dut également s’écarter sous peine d’être découpée. A reculons, elle tentait d’éviter les frappes rendues maladroites par la rage jusqu’à heurter un rocher et à tomber à terre, à la merci du fauve. Kovah voulut intervenir, mais un coup de griffes du reptile à la peau sombre lui lacéra le bras et l’empêcha de lever son épée. Le fauve tendit prestement sa maloque au dessus de lui, pointant le corps de la jeune femme qui tentait de s’échapper, en prise à la terreur la plus totale. Les larmes aux yeux, Naoi pria les dieux de lui accorder une mort rapide. Elle ferma les yeux et attendit que la lame s’enfonce dans sa poitrine. Aucun coup ne vint. Alors, persuadée que les dieux lui avaient accordé la mort sans douleur qu’elle demandait, elle ouvrit les yeux, pour constater qu’elle ne voguait pas vers le domaine des morts. Devant elle, les corps du fauve roux et de sa monture gisaient à terre, une flèche plantée dans le corps. Les trois miraculés étaient dans l’état de surprise le plus total. Ils étaient incapables de prononcer le moindre son et leurs yeux écarquillés scrutaient les cadavres sans pouvoir s’en détacher. Comment une simple flèche avait pu transpercer les solides écailles du raptor ? Lorsqu’ils purent se remettre de ce revirement inattendu de la situation et détacher leur regard des deux corps entassés, ils scrutèrent l’horizon de toutes parts mais ne virent personne dans l’obscurité de la nuit. Ils tentèrent également d’examiner les flèches providentielles, mais n’arrivèrent pas à les retirer d’un seul centimètre, au contraire. Ils abandonnèrent donc et décidèrent de ne pas traîner ici. S’étant entraînés à rester éveillés longtemps, durant leur préparation de cette fugue, les trois jeunes personnages décidèrent de marcher encore jusqu’à l’abri des arbres qui constituaient la forêt séparant la Nagueielle de l’Unerlan. Ils choisirent aussi de longer la rivière Duite qui descendait du massif de l’Unerlan, se trouvant elle plus à l’ouest. C’est ainsi que les trois fugitifs voyagèrent toute la nuit en remontant le cours d’eau, malgré leur fatigue, et ne firent que s’arrêter à de rares reprises pour manger et refaire leurs forces. Ils eurent la chance de ne pas rencontrer à nouveau les fauves implacables, mais ne retrouvèrent pas non plus la trace de celui ou ceux qui les avait sauvé des griffes de la justice Kjanili. Les trois amis s’assoupirent finalement, vidés de leur énergie, alors que le soleil s’était levé depuis quelques heures, mais ils reposaient sereins car les arbres les dominaient enfin.
-Partie 3: arrêtée en milieu de phrase | |
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