Un héritage inattendu

Une fois Erinyes rétablie, et lui aussi par la même occasion, ils avaient pris le premier téléporteur qu'ils avaient trouvé pour se rendre à Thran.

Une fois là-bas, d'ailleurs, Inuyasha sortit en trombe du bâtiment dans lequel ils étaient apparus, courant aussitôt vers la direction de son ancienne maison, de la même manière qu'il aurait coursé un ennemi pour l'abattre.

Erinyes connaissait le chemin, il savait qu'elle le retrouverait. Mais son mauvais pressentiment augmentait de plus en plus, et il ne voulait pas traîner. Ensuite, il ne tenait pas à ce qu'il lui arrive quelque chose de fâcheux par la même occasion ! Mais ça, c'était comme d'habitude...

Après avoir tourné plusieurs rues, il arriva enfin dans cette petite zone un peu isolée du village, joliment décoré de plantes des Landes d'Argent. Mais revoir toutes ces fleurs du jardin n'était pas sa priorité. En arrivant, il s'arrêta net, un peu stupéfait, bien que pas étonné : la porte avait été détériorée, et il pouvait voir certains meubles renversés, leur contenus répandus sur le sol de la maison.

Mais il savait que les brigands étaient toujours là. D'une, il sentait leur présence dans le coin. Ensuite, il y avait des bruits d'outils...

Son coeur rata un battement. Il reconnaissait parfaitement ce bruit. C'était un bruit de pelle ou de pioche sur la terre. Il avait grandi dans ce village de paysans après tout, alors le bruit de la terre labourée ou le genre, il connaissait très bien !

Sa colère l'envahit. Là, il avait une furieuse envie de les tuer. Il fonça, sur le côté gauche de la maison, s'enfonçant dans les épaisses fougères, qui avaient toujours donné l'impression à cette maison d'être en bordure de forêt.

Pour atterrir sur une petite zone dégagée où il aperçut 5 personnes, effectivement, avec des pelles. Inuyasha n'attendit pas qu'ils soient remis de leur surprise, car il ne s'arrêta pas dans son élan, hurlant :

- Eloignez-vous de là, ordures !

Tout en balançant un grand coup de griffe qui en massacra deux sur le coup, les trois autres ayant pu s'échapper de justesse.

Là, ces hommes avaient touché LE point qu'il ne fallait surtout jamais toucher. Violer le lieu où il avait enterré Mizuki. Il y avait dressé une pierre, même s'il ne savait absolument pas écrire, c'était juste pour la forme. Il osa regarder vite fait sous ses pieds, et il fut soulagé : il était arrivé à temps, suffisamment pour ne pas que les brigands aient eu le temps d'atteindre le corps.

Mais ça ne diminuait pas la colère rageuse et sombre qu'il avait. Ces hommes avaient osé s'en prendre de nouveau à elle. La mort ne suffisait-elle donc même pas pour qu'elle ait enfin la paix ? Qu'elle ne soit plus poursuivie ?

Il se redressa, l'air mauvais, ses yeux rougeoyant pendant un instant avant de redevenir normaux. Il tremblait de rage. Ils allaient le payer. Personne n'avait le droit de s'en prendre d'une quelconque manière à ceux qu'il aimait. Quand il s'agissait d'Erinyes, il ne réagissait pas mieux, loin de là ! Surtout qu'elle, elle était vivante, alors c'était encore pire.

- Où sont les papiers qui indiquent où est stocké l'argent ? Ainsi que la délégation d'héritage ?

demanda l'un des brigands restants en sortant un long couteau bien aiguisé.

- Nous n'avons rien trouvé dans la maison. En nous côtoyant, elle est devenue pire que nous à ce niveau...parle ! Ne t'en fais pas, ta mort sera rapide. Ainsi, tout nous reviendra !

- JE NE REçOIS D'ORDRE DE PERSONNE, C'EST CLAIR ?!

explosa l'hybride qui rajouta ensuite, toujours aussi rageusement :

- Je vais vous le faire payer...en venant ici, vous avez signé votre arrêt de mort...

Le tout sur un ton particulièrement glacial et menaçant, tout en tirant son arme, prêt à en découdre. Montrant bien qu'il était parfaitement sérieux dans ses paroles. Cet endroit lui était assez sacré, d'où le fait qu'il n'en avait jamais parlé à quiconque histoire que le secret soit gardé. Mais bon, là...

Vu tout ce qu'il s'était absenté, des villageois auraient très bien pu tomber sur cet endroit, toutefois, s'ils l'avaient fait, ils n'avaient jamais dégradé quoi que ce soit. Et ça, ce n'était pas ce qui le mettrait dans un état pareil. Trop réservé pour montrer cette facette de lui, il se serait fait très discret en s'éloignant, car refusant de se faire surprendre ici, mais...n'aurait rien fait de plus. Là, la situation n'était pas pareille, tout de même.

Alors il fonça, attaquant ses adversaires très agressivement, tentant aussi d'éviter les mages qui étaient là, et qui rendaient le meneur difficilement atteignable.

Cela avait mit du temps. Beaucoup de temps avant qu'elle ne puisse enfin se rétablir de cette fichue surdose de magie. Il lui avait bien fallu trois jours après son réveil avant qu'elle ne puisse enfin se lever, et au moins quatre autres avant que ses états de faiblesse ne disparaissent. Ça avait été assez éprouvant, jamais elle ne s'était sentie comme ça, sans la moindre force pendant aussi longtemps. Faire la moindre chose pendant cette période l'épuisait rapidement et assez fortement. Bref, elle y réfléchirai à deux fois avant de réutiliser sa magie maintenant... Parce que les retombées étaient décidément très gênantes !

Dès que tous deux furent donc de nouveau complètement en forme, et que le temps du voyage pour les voleurs arrivait à sa fin, ils avaient prit un téléporteur pour se rendre à Thran, arrivant dans la maison de l'Ancien du Village qui servait de point d'arrivée. A peine le décors fut-il réapparu qu'Inu avait foncé directement dehors, en direction de son ancienne maison.
Laissant un peu Erinyes en plan, pour la peine... Mais bon, elle savait où se rendre.
Après avoir donné deux trois explications à l'Ancien qui se demandait pourquoi un tel remue-ménage, elle partit à sa suite, pressant le pas.

Mais lorsqu'elle arriva devant la maison, il n'y avait personne. La porte était défoncée, mais l'intérieur était vide, bien qu'un peu saccagé.
Il ne lui fallu que peu de temps pour repérer là où se déroulait le combat, grâce au pacte, mais aussi par des bruits étouffés de métal et de voix dans les bosquets.
Prudente, elle avait dégainé son épée, tout en cherchant le lieu des hostilités. Cette zone, elle ne la connaissait pas du tout, donc autant rester prudente.

Elle arriva dans une zone dégagée, où le combat était déjà entamé. Un bon point pour elle, personne ne la remarqua. Il restait trois personnes. Le meneur, et deux mages. Si c'était cet homme qui avait failli avoir l'Hybride quelques temps plus tôt, alors avec deux magiciens en plus, il n'avait clairement pas l'avantage..
La garde hésita un peu... Sa magie était capable de les avoir tous les deux, mais elle ne voulait pas retourner dans cet état végétatif alors qu'elle en sortait juste ! Enfin, elle pouvait peut-être y aller plus mollo...
C'était ça, où jamais ils n'auraient l'avantage, de toute façon.

Dissimulée dans les buissons, elle se concentra. La foudre suffirait. Rapide, efficace, elle aurait sûrement les deux mages en un seul coup. Avant, elle n'aurai jamais imaginé faire ça, mais depuis qu'elle avait prit conscience de ses possibilités, lancer des sorts à sa guise lui semblait tout à fait à sa portée, alors qu'elle n'y connaissait rien. C'était instinctif. Mais ça manquait quand même de maitrise...
Elle se concentra, tentant avant tout de gérer sa puissance pour ne pas finir comme la dernière fois. Si elle avait les deux mages, Inu pourrait se charger seul du dernier. Et encore, cette fois, elle serait là !

Puis sans prévenir, deux éclairs tombèrent simultanément sur les deux hommes, qui furent carbonisés sur le coup. Si bien que le troisième fut assez surprit, ne comprenant pas d'où ça venait.
Erinyes, elle, s'était de suite dissimulée derrière un arbre, au cas où. Elle se sentait de nouveau un peu mal, mais pas au même point que la dernière fois. Elle devait juste attendre un peu avant de se lancer de nouveau dans la bataille, si toutefois, elle en avait besoin.

Les coups s'échangeaient, mais chaque fois, il était obligé de vite reculer afin d'esquiver un sort. Il voulut alors s'attaquer aux magiciens, mais ils étaient deux, et à des côtés opposés, ce qui ne rendait pas la tâche facile. Inuyasha n'avait pas le pouvoir de se dédoubler après tout.

Mais ils étaient tellement occupés à le viser qu'ils ne virent pas deux éclairs leur tomber dessus et les avoir sur le coup. Le troisième fut surpris. Inuyasha se remit plus vite de sa surprise aussi, pour l'attaquer, et parvenir à le blesser, car le type avait plutôt de bons réflexes.

Rapides, d'autres coups suivirent.

- Maintenant que tes copains ne peuvent plus rien faire, te massacrer ne sera qu'un jeu d'enfant, enfoiré !

Et une attaque. Parée, pendant que l'autre répliquait :

- Je t'ai eu la dernière fois. ça sera plus simple de t'éliminer, maintenant !

Inuyasha se demandait vraiment en quoi ça aiderait à percevoir l'argent s'il était tué. Il se demandait même pourquoi eux, alors qu'ils n'étaient pas des nobles !

- Un conseil, mon gars...quand tu vaincs un ennemi, assure-toi qu'il soit mort...sinon...

Le coup fatidique partit, et l'homme hurla d'agonie, insultant l'hybride, qui, debout devant lui, finissait avant que l'homme rende l'âme :

- ...si jamais il se relève, ça sera lui qui pourra te tuer.

Pour une fois, ce n'était pas arrogant et hautain comme il avait l'habitude de le faire face à des ennemis. Cette fois, c'était...glacial, menaçant. C'en était presque effrayant. Le brigand rendit l'âme. Et un silence lourd tomba. Il ne bougea plus, baissant la tête.

Ces éclairs, il savait que c'était Erinyes. Il avait d'ailleurs fait en sorte d'occuper l'homme sur lui pour éviter qu'il n'aille la blesser. Il n'osa plus bouger. Son corps tremblait encore de colère.
Et il n'était pas réputé pour être très calme, surtout dans ce genre d'état. Alors il eut un mouvement d'humeur, comme souvent, balançant son arme au sol qui reprit sa forme initiale, plantée verticalement, pendant qu'il s'écriait :

- BON SANG !! MAIS QU'EST-CE QU'IL SE PASSE A LA FIN ?!

Tout en se laissant tomber, s'asseyant, se repliant. Il devait reprendre son calme. Même si là, ça lui était difficile. Quand on touchait à ses proches, de toute façon, c'était toujours comme ça.

Il en avait assez de toutes ces histoires. C'était allé beaucoup trop loin. Tout ce qu'il demandait, c'était de vivre sa vie avec Erinyes, loin de tout ceci. Pourquoi fallait-il que ce genre de chose lui tombe dessus quand enfin, il semblait avoir trouvé son bonheur et surtout, son équilibre ?

Son regard tomba sur les pelles et la pioche qui avaient été abandonnées au profit du combat. Le regard flamboyant, il se releva, pour ramasser l'un de ces outils, pour le briser sec en deux deux rageusement via un coup de genou vers le haut avant de jeter aussi loin que possible les morceaux. Il ne voulait pas voir ce genre de chose ici. Ces choses qui avaient osé violer cet endroit qu'il avait transformé en lieu de repos éternel. Un moment qui lui avait bien fait mal au coeur, mais il n'aurait pu se résoudre à laisser des inconnus s'en occuper, d'une façon, si ça se trouvait, pas forcément très correcte.

Il fit de même avec les autres outils, au moins, il passait ses nerfs dessus. Il était à bout.

Le combat fut très vite terminé. A peine eut-elle lancé sa magie qu'elle entendit les derniers coups, et les dernières paroles. Suivit d'un silence pesant. elle n'osa pas encore se dévoiler, ne sachant pas trop ce qu'il se passait au delà des buissons dans lesquels elle était dissimulée. Jusqu'à ce qu'elle entendit les cris de colère d'Inu, ce qui la glaça presque sur place, d'autant plus qu'elle ressentait chaque émotions via le pacte. Elle jeta un œil, pour le voir là, à bout, mais ne sachant décidément pas si elle devait le rejoindre ou non, ou le laisser dans ce lieu, qui, elle avait bien comprit, était quelques chose de sacré pour lui. Pas qu'elle n'y avait pas sa place, mais elle n'était pas du genre à imposer sa présence pour ce genre de chose.

Pendant qu'elle hésitait, elle le vit balancer les outils au loin, après les avoir démolis. Elle avisa alors la tombe un peu plus loin, que les voleurs avaient tenté de défaire.
Sans rien dire, elle décida plutôt de s'en approcher, laissant l'Hybride se défouler sans pour autant le laisser tout seul, s'accroupissant à côté, et tentant de remettre à mains nues la terre qui avait été dégagée. Bon, pas très rapide vu que les brigands en avait enlevés pas mal avec leurs outils, mais au moins, ça l'occupait, plutôt que de rester plantée là à ne pas savoir quoi dire ou faire.
Inu semblait bien trop énervé pour le moment pour qu'elle puisse se permettre de l'approcher. Elle n'était pas sûre que ça soit la plus prudente des choses à faire pour le moment.

Un mauvais coup pouvait très vite partir dans ce genre de cas, même avec elle. Aussi, elle trouvait bien plus utile de s'occuper à remettre les lieux un peu en état en attendant qu'il se calme. Un minimum, en tout cas.

Bon sang ! Mais que s'était-il passé il y a à peine un peu plus de 20 ans ?

Tout ce carnage le dégoûtait. Tout ça pour...apparemment quelques pauvres pièces d'or ? Pour prouver sa supériorité à cause d'une fierté blessée ?

Ses pensées désordonnées défilaient, pendant que son regard fixait avec froideur ces corps étrangers qui donnaient un air macabre à ce lieu qui pourtant, était magnifique, donnant un air apaisant. Le décor venait d'être radicalement transformé, là !

Des bruits l'alertèrent, et il vit Erinyes...à genoux, en train de tenter de...tout remettre en place. Il s'en sentit mal. Alors il arriva derrière elle, et lui arrêta ses mouvements en lui prenant simplement es poignets, lui disant simplement :

- Tu n'as pas à te donner autant de mal. Tu n'as aucune obligation, ici.

Rien n'était de sa faute. Elle n'avait pas à se sentir coupable. Du moins, c'était ce qu'il pensait à son propos actuellement.

- Désolé que tu aies dû subir tout ça.

s'excusa-t-il ensuite doucement à son oreille, se sentant décidément mal pour ça.

Il se releva avec elle, juste avant de la relâcher, puis de s'éloigner vers l'un des corps, se demandant où est-ce qu'il pourrait les mettre. De sûr, loin d'ici, si possible. Ils allaient finir par attirer l'attention s'il restaient à dépérir ici, ou pire encore, attirer d'autres monstres. Après tout, ce genre de démon se nourrissait d'âmes humaines, et parfois même de leur corps. Et il n'avait pas très envie qu'après ces brigands, il n'arrive justement ces démons. Non-seulement le corps qu'il avait enterré ici serait pris pour cible de nouveau, forcément, mais les villageois seraient aussi en danger. Parce que vivant comme mort, pour ces monstres, c'était pareil, c'était comestible ! Et ça, Inuyasha préférait éviter. Et inutile de le convaincre d'enterrer les corps de ces bandits ici. Là-dessus, il était complètement fermé sur la question : jamais de la vie.

- Mieux vaut que tu ne me suives pas.

conseilla-t-il ensuite à Erinyes sombrement, n'appréciant pas trop son prochain geste, mais il ne voyait pas d'autre solution. Et malheureusement inhumaine.
Ceci dit, il saisit le premier homme par les pieds et le traîna hors de la zone, y disparaissant, s'éloignant. Il ne savait pas trop encore comment débarrasser le lieu de tout le sang versé des bandits, mais bon, déjà, éloigner tous ces corps serait une bonne chose.

Il ne revint que dix longues minutes plus tard, l'air toujours aussi sombre, prenant deux autres, revenant encore dix minutes plus tard, pour enfin y emmener le dernier, toujours de la même façon.

Quand il revint, il osa simplement dire, détournant un peu le regard :

- Voilà. Comme ça, les démons sauvages n'iront pas ennuyer le village.

Faire comme si ça ne l'affectait pas, un de ses masques habituels dans ce genre de cas. Il ne savait plus comment réagir, ce qu'il devait faire face à Erinyes, se sentant en plus de tout ça assez gêné pour elle. Si possible, il aurait voulu lui offrir une plus jolie histoire à son propos.

Ne trouvant décidément pas vraiment d'idée pour virer le sang des bandits d'ici, il décida de s'en occuper plus tard. En attendant, il monta simplement sur le perron de bois qui entourait complètement la maison, et partit du côté de la rivière de Cristal. Le tout pour simplement s'y laisser tomber, assis sur le rebord, se penchant assez pour pouvoir tremper ses mains dans l'eau, histoire de les purifier, et ce pendant quelques secondes.
Quand il se redressa, il ne détecta plus l'odeur des bandits, alors il s'appuya simplement sur ses mains, regardant l'horizon sans vraiment le voir, perdu dans ses pensées.

Quelle était la véritable raison de toute cette histoire ?

Sur le coup, elle ne s'occupait même pas de lui. De tout façon, elle ne savait pas encore quoi dire ou faire pour lui remonter le moral, ou autre... Pas pour le moment, en tout cas. Tout était encore trop vif. Bien qu'il finit par la rejoindre, la stoppant alors sur ce qu'elle était en train de faire, tout en s'excusant.

"Ne t'en fais pas pour moi, ce n'est pas grave..."

Elle s'en fichait de subir ou non ses crises de colère. Il avait assez à évacuer, alors elle n'allait pas faire des siennes et en rajouter encore une couche. Surtout que ça ne lui traversait même pas l'esprit.
Ils se relevèrent, et il lui indiqua simplement de ne pas le suivre, alors qu'il comptait faire elle ne savait quoi avec les cadavres.
Elle le laissa donc faire, ne pouvant rien ajouter de plus, et retourna vers la maison.

Il y avait pas mal de désordre, alors elle avait juste pour idée de ranger un peu en attendant.
Inu arriva à son tour une bonne demi-heure plus tard, l'air décidément très sombre.
Elle ne répondit rien, se contentant d'acquiescer, continuant de ranger un peu pendant qu'il se rendait sur le perron au bord de la rivière. Il n'y avait plus beaucoup d'objets, alors ce fut vite fait à remettre à peu près en ordre.
Après avoir finit, elle hésita encore un peu, puis sentant quand même via le pacte qu'il semblait plus calme, elle alla le rejoindre.

Elle le trouva au bord de l'eau, visiblement perdu dans ses pensées. Doucement, elle le prit dans une étreinte qu'elle voulait chaleureuse et réconfortante. Elle savait que c'était l'un des sujet les plus sensibles, après tout.

"C'est finit maintenant... Je pense qu'ils sont tous mort. Elle n'a plus rien à craindre d'eux..."

Tenta-t-elle alors d'un ton calme.
Après tout, elle en avait massacré pas mal à la Cité Marchande, et les cinq qui restaient semblaient être les seuls. Donc en toute logique, plus rien ne devrait les déranger... Normalement.

Il avait bien l'intention de remettre les choses en état avant de partir. Mais bon, là, il était de nouveau pris dans les évènements qui décidément ne lui plaisaient pas. Il était avec Erinyes à présent. Pourquoi fallait-il qu'il y ait toujours quelque chose qui se dressait contre ça ? Il ne voulait pas lui imposer tout ceci. Il se sentait plutôt mal aussi vis à vis d'elle à ce propos. Et si elle finissait pas vouloir le quitter pour ne plus avoir à subir tout ceci qui ne la concernait pas ? Cette décision serait parfaitement compréhensible, d'après lui.

D'ailleurs, en pensant à elle, la voilà qui le rejoignait, dans cette étreinte qui lui était si agréable...en guise de réponse, il posa simplement une main sur l'un des bras d'Erinyes, restant ainsi pendant quelques instants, silencieux encore.

Jusqu'à briser le silence :

- Sérieusement...qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'au bout de 20 ans, il y ait toujours cette rancune ? De l'argent, il y en a ailleurs, ce n'est pas ça qui manque, je pense. Je me demande vraiment ce qu'ils cherchaient au point d'aller fouiller là.

S'ils avaient fouillé dans la terre, c'était qu'ils n'avaient pas trouvé ce qu'ils cherchaient dans la maison. Il ignorait exactement ce qu'ils cherchaient, mais c'était certainement caché à l'intérieur. Après tout, il savait ce qu'il avait enterré.

- Je suis vraiment désolé pour tout ça, Erinyes. Tu n'as pas à subir tout ça. Je crois...que je ne t'apporte décidément que des problèmes, et très peu de réconfort, au final. Ces gens ne s'en seraient pas pris à toi, le cas contraire.

"L'argent attire toujours... Et j'ai entendu dans leur discussion qu'elle était plus ou moins mêlée à leurs affaires... Mais... Ce n'était pas comme si elle le voulait vraiment... Sinon, personne n'en serait arrivé là."

C'était ce qu'elle en avait comprit. Cette histoire datait, après tout. Les choses devaient donc être bien différentes à cette époque.
Il s'excusa... Encore. Mais honnêtement, elle se fichait de tout ça. Oui, elle prenait un peu, mais l'inverse était vrai aussi. Quand elle avait ses propres soucis, il était là pour elle. Et souvent, à cause de son identité, ça avait bien plus d'ampleur que ces histoires de voleurs...
Elle resserra juste un peu son étreinte, avant de reprendre.

'Tu ne sais vraiment rien à propos de cette histoire d'argent ? A en croire leurs paroles, c'est comme si tu avais un bel héritage derrière toi..."

Chose dont elle se foutait éperdument. Après tout, elle avait les moyens pour tous les deux à elle seule. Sa position au Château lui permettait de vivre dans un confort non négligeable. Qu'elle n'utilisait pas entièrement. Donc elle avait des réserves ! Pas infinie, mais au moins pour tenir deux ou trois années sans travailler. Ce qu'elle songeait sérieusement à faire, le temps de trouver autre chose que le domaine de la garde. Mais pour le moment, elle n'avait encore pas eu les moyen de se désister de ce rôle.

Mais cette histoire semblait dévoiler quelque chose de la sorte en ce qui le concernait, lui. A moins qu'elle n'ai tout dépensé pendant ces dernières années, ce qui pouvait expliqué qu'Inu ne se rende pas compte. Bien qu'il pouvait aussi ne pas être au courant du tout. Mais bon, elle avait sûrement laisser quelques pistes pour que tout cela finisse par lui revenir un jour. Le tout, c'était de les trouver... Au moins, ça répondrait à leurs questions...

Ayant réussi à vivre sans aucun moyen coutumier des civils, il avait beau faire des efforts, il ne parvenait décidément pas à comprendre cette attirance pour des pièces qui étaient pour lui...sans aucune valeur. De simples bouts de métal brillant.

Enfant, il n'avait jamais vraiment été confronté à ce système. Puis à peine adulte, il avait été emprisonné dans le Pandémonium...alors la vie d'adulte en zone civilisée, non, très sérieusement, il n'en avait aucune notion. Il avait bien d'autres valeurs. Sûr que quand on comparait au fait que pour lui, la chose qu'il considérait de plus précieux au monde, au point de tout faire pour le garder, c'était sa relation avec Erinyes...le domaine de l'argent avait pour lui autant d'intérêt qu'une vieille chaussette dépareillée.

- Je me fiche bien de tout ça, ça ne m'intéresse pas.

se ferma-t-il à propos de la question d'héritage. Considérant vraiment qu'il n'avait pas besoin de ce genre de chose pour vivre, oubliant pour le moment de prendre en compte certains détails qu'il ignorait d'ailleurs, et qui allaient tout de même lui faire regretter son attitude.

Mais une chose l'interpella...alors il lui demanda :

- Qu'est-ce que...tu as entendu, exactement ?

La seule chose qui le soulageait dans ce qu'elle lui avait rapporté, c'était le fait qu'il paraîtrait que Mizuki n'ait pas rejoint les bandits de son propre chef...cela le rassura, quelque part. Lui confirmant qu'il avait eu raison de refuser de croire le contraire, que c'était impossible. Qu'à ce niveau-là, il pouvait avoir confiance en elle.

Puis selon ce qu'elle avait entendu...peut-être que ça donnerait des indices, tiens...

"Et bien... Juste qu'elle leurs avait apparemment joué un sale tour, et qu'elle avait gardé de l'argent pour elle... et qu'elle n'était qu'une enfant à l'époque. Je pense qu'ils ont voulu s'en servir..."

C'était ce qu'elle avait entendu assez clairement. Après, il y avait eu d'autres échanges, mais moins clairs... Surtout qu'elle avait commencée à être embêtée juste après.
Elle tenta malgré tout de se souvenir, avant d'ajouter.

"Ils voulaient t'attirer à eux, que tu leur dise où se trouvait cet argent... Mais... C'est tout ce que j'ai pu apprendre là-bas..."

Pas grand chose, au final...

- Une gamine, hein ?

Cela lui faisait toujours un peu drôle de l'entendre se faire désigner par ce genre de terme. Tout simplement parce qu'elle n'en avait jamais eu l'air quand il l'avait connue. En même temps...vu les brides du passé tumultueux qu'il apprenait peu à peu chaque fois, il pouvait comprendre que mentalement, c'était le genre de chose qui vous imposait de mûrir plus vite que votre âge vous le permettait ! Il avait donc souvent oublié cette facette. Mais voilà. Erinyes avait raison, en fait.

- C'était dur à voir. Enfin, pour moi. J'oublie souvent qu'il y a un peu plus de deux décennies, elle n'avait même pas l'âge que nous avons tous les deux actuellement.

Et de loin ! Ils avaient tout juste 17 ans d'écart tous les deux. Et toute cette histoire s'était déroulée l'année d'avant. Donc en effet. Une gosse à cette époque-là encore.

Il avouait mentalement qu'il aurait espéré plus. Finalement, elle n'avait pas entendu grand chose...en savoir plus aurait quand même été plus simple.

- Je ne sais absolument pas, Erinyes. Déjà qu'elle m'a caché beaucoup de chose, tu crois qu'elle m'aurait aussi tracé le chemin à ce niveau-là ? Surtout si elle a apparemment prévu ce coup-là.

La belle preuve. C'était arrivé aujourd'hui. Donc bon...toutefois, il n'avait pas dit qu'il n'y réfléchirait pas. Alors ce fut ce qu'il se mit à faire, sans relâcher le contact avec Erinyes.

Une image finit par lui revenir. Il se la revoyait en train de lui sourire, gentiment, tout en lui répondant une chose, sur il ne savait plus quel sujet de discussion. Une chose était certaine, il était plutôt adolescent à ce moment-là, la quinzaine environ, il ne savait plus comment c'était parti. Certainement encore un énième sujet où il lui avait fait la réflexion comme quoi elle pourrait un peu penser à elle plus souvent que les autres. A un moment, il avait eu droit à cette réponse :
"Mais aider ceux qui en ont besoin me comble, tu sais. Et puis...travailler encore plus pour que plus tard, une certaine personne chère à mon coeur ne manque de rien...c'est l'ultime but de ma vie. Je veux que tu sois heureux. Je ne peux pas faire ton bonheur à ta place, mais...ça pourra toujours servir."
"Tu en fais trop."
"N'oublie jamais qu'il y aura toujours quelque chose au-dessus de toi. C'est tout ce que je peux rajouter."

Avait-il répliqué simplement, avant de se faire avoir par un "Tu comprendras un jour" auquel il n'avait pas répondu. A cette époque, il n'avait pas découvert sa véritable identité. Il ne comprenait donc pas cet intérêt à vouloir faire les choses avec autant d'avance, d'autant plus qu'il était plutôt dégourdi de nature et n'appréhendait absolument pas sa vie future. En effet, sa vie, il l'a construirait. Il considérait qu'elle n'avait pas à s'en faire pour ça.

Et ne comprenait d'ailleurs toujours pas aujourd'hui en quoi de l'argent pouvait contribuer au bonheur. Même si en fait, les choses allaient plus loin que ça, mais le concept lui était un peu trop confus.

- Il faudrait peut-être que je cherche...

fit-il alors simplement. Autant aller jusqu'au bout des choses. Alors il se releva simplement, réfléchissant à voix haute :

- Si j'avais été enrôlé dans un groupe de bandit...où est-ce que j'aurai caché le butin ? Tu as une idée, Erinyes ?

"Je ne peux pas te dire..."

Elle ne l'avait jamais connue, après tout. Elle ne savait pas quel était son caractère, sa façon d'être, ou comment elle fonctionnait. Elle n'avait donc pas de réponse à apporter, au final.
Le reste ne fut qu'un long moment de silence, ou aucun d'eux ne bougea. Il semblait y réfléchir, quant à elle, elle cherchait un peu quoi faire pour lui remonter le moral, mais sans trop de succès.
Elle ne connaissait absolument ce genre de vie, après tout...

Il finit par se lever, semblant comme avoir la décision de trouver la réponse à toutes ces questions.
Elle suivit donc le mouvement, pendant qu'il lui demandait son avis.
Elle prit un petit temps de réflexion, repensant aux différentes enquêtes où elle avait dû chercher des objets cachés.

"Et bien... Soit dans un endroit tellement visible et évident que personne ne pense à aller le chercher là, tellement c'est trop facile. Par exemple, dans un pot à la vue de tous, ou derrière un tableau. Mais la plupart des gens on le réflexe d'aller cacher leur butin dans des endroits isolés et compliqués d'accès. Je ne sais dans quelle catégorie de personne elle était."

Soit plus intelligente que tout le monde en jouant la carte de l'évidence, soit comme la majorité, à cacher ces choses dans des lieux qui au final, semblent tellement plus logiques et évidents qu'on les trouve bien plus facilement.
Elle ne connaissait pas les lieux ici, donc s'il savait quelques chose, même inconsciemment, il aurait certainement une meilleures idée qu'elle.

Elle lui répondit, et rassembla tous les éléments qu'il savait. Enfin, sans penser encore à une chose. Une phrase. Qui était l'indice.

- Mh...en y réfléchissant, ça serait plutôt dans un endroit où on ne penserait même pas à chercher. Encore faut-il trouver quoi...

La connaissant, ça lui paraissait évident. Après tout, la dernière fois qu'ils avaient trouvé des notes écrite par elle, celles-ci avaient été dissimulées dans la maison, et, fallait le dire, d'une façon invisible à l'oeil nu. Disons que pour des humains, c'était indétectable. Car en effet, ces notes importantes, qui en avaient révélé pas mal sur elle d'ailleurs, avait été dissimulés sous la maison. Mais il n'y avait pas de trappe ni rien de visible démontrant qu'il y avait quelque chose sous le plancher.

Inuyasha était parvenu à trouver seulement avec son flair développé. Mais à côté, un humain n'aurait donc jamais trouvé de trace de ces notes-là ! Plus ça allait, et plus l'hybride découvrait que sa mère avait été plutôt une femme maligne et intelligente. Et à la limite, vu la vie bien mouvementée et dure qu'elle avait eue, ce n'était pas très étonnant. Et encore moins quand on se faisait menacer par un démon et des brigands violents. Si physiquement, elle n'avait jamais fait le poids contre qui que ce soit, car certainement pas taillée pour le combat même si les hybrides de Tokrystaux lui avaient offert une épée anti-démon pour la protéger, ça ne signifiait pas pour autant qu'elle avait aussitôt su combattre. Elle n'avait donc eu que son intelligence pour se sortir de ces horribles pétrins qui semblaient lui être tombés dessus.

Inuyasha regrettait. Pourquoi un tel acharnement ? Ne pouvaient-ils pas être sous une bonne étoile ? Avait-elle vraiment mérité toutes ces horreurs ? A tel point qu'à présent, il commençait à prendre conscience de cet attachement très profond qu'elle avait éprouvé pour lui. Tout ce qu'elle avait perdu, tout ce dont elle avait été privée dans sa vie, elle avait tenté de le rattraper inconsciemment avec lui. Il lui avait souvent dit qu'elle en faisait beaucoup trop, exagérant d'ailleurs parfois assez. Mais chaque fois, elle lui avait sourit, ne prenant rien de mal, lui disant que c'était normal. Parce qu'il avait été la seule personne qui avait énormément compté pour elle dans sa vie. Qui lui avait apporté malgré-lui un bonheur qu'elle avait depuis longtemps oublié, comme un baume apaisant sur ses profondes blessures intérieures. Avec lui, elle avait un tant soi peu oublié ses plus douloureux souvenirs pour réapprendre à sourire.
Même si cela comportait évidemment des moments tristes, surtout quand les villageois s'écartaient de l'hybride juste à cause de son ascendance démoniaque. Alors qu'à l'époque, très sérieusement, Inuyasha n'aurait pas pu leur faire plus de mal qu'à un démon. Il n'avait pas encore toutes ses capacités actuelles, donc avait été pratiquement comme un enfant humain normal, sans compter le physique, évidemment. Un adulte humain était parfaitement capable de le neutraliser avec facilité, à cette époque-là ! La preuve avec les shamans, par exemple...

Alors au niveau de la cachette de ce fichu papier si important, il était quasiment certain que c'était dissimulé de la même manière que le précédent : de façon à ce que seule une personne de sa trempe puisse le trouver. Et de manière à ce que les brigands qui l'avaient enrôlée de force soient incapables de mettre la main dessus. Elle avait donc pensé à tout. Comme quoi, malgré-tout, l'expérience des brigands et du démon qui l'avait violée avait déteint sur elle. Pas idiote, après avoir vu tant de mauvais coups préparés soigneusement. Puis ça tombait très bien : elle savait parfaitement ce qui intéressait le démon et les brigands. Leurs intérêts n'avaient pas été les mêmes. Si elle n'avait pas su protéger Inuyasha de son père, à part dans l'éducation qu'elle lui avait donnée, les brigands, en revanche, restaient humains. Des humains qui n'avaient donc pas les capacités inhumaines de son unique fils. Elle avait donc établi une cachette qu'un humain normal ne penserait pas à fouiller, ni ne serait capable de trouver. Inuyasha avait dû détruire le plancher, après tout, pour accéder aux premiers documents !

Il marcha dans la maison, contournant les derniers meubles renversés, réfléchissant :

- Dans le sol ? Déjà fait. Dans les murs...c'est un coup classique des voleurs, donc c'est une option à écarter aussi. Si ces brigands sont allés jusqu'à oser vouloir la...enfin bref, ça signifie qu'elle ne l'a pas sur elle non-plus. Et que ce n'est pas non-plus dans un meuble...

C'était un peu difficile de penser à quelque chose dont on ne ferait pas attention, dont on n'aurait pas idée d'aller fouiller. Parce que c'était justement tellement quotidien, qu'on finissait par ne plus le voir...

Alors il regarda attentivement chaque recoin de la maison, sans bouger de là où il était, n'hésitant pas à penser des choses qui lui paraissaient absurdes, comme cachette. Parce que justement, ce qui semblait absurde, ça pouvait justement être là, car c'était les choses qu'on rejetait justement à cause de leur absurdité.

Puis soudain, il se rappela, de ce souvenir qu'il avait revu. A cette phrase, qu'il répéta doucement malgré-lui :

- "N'oublie jamais...qu'il y aura toujours quelque chose au-dessus de toi"...

Il releva la tête. Son regard tomba sur les charpentes de bois qui soutenaient le toit. Mais bien sûr !

Et dire qu'à cette époque, il n'avait absolument pas prêté attention à ce genre de parole qui semblait si désuet, vu la conversation ! En fait, elle lui avait carrément donné en sous-entendu le lieu où elle cacherait ce document. Décidément, oui, elle était bien loin d'être idiote !

Tout simplement parce qu'il n'avait jamais entendu parler, jusqu'à ce jour, de brigands ayant pensé à fouiller au-dessus de leur tête. Dans le toit. Pourtant, c'était...visible ! Mais justement : visible. Quotidien. Habituel. Faisant parti du décor. Alors pourquoi y prêter attention ?

Tout ceci lui fit quand même désagréablement conclure que, l'un comme l'autre, ses parents étaient décidément de vrais manipulateurs. Et déjà qu'il n'appréciait pas beaucoup ça en temps normal, là, il venait à de demander s'il y avait d'autres allusions cachées dans ses souvenirs. Parce qu'à force...

D'où le fait que décidément, il appréciait les choses directes, allant droit au but, cessant de faire des tonnes de manigances pour éviter de se faire avoir par un autre, entrant dans ce jeu du "à qui manipulera tout le monde" qui mettait plutôt mal à l'aise. Son père avait été un sacré manipulateur, oui, mais sa mère, en revanche, était très bonne actrice. Parce que, même adolescent, et même plus tard quand il avait découvert la vérité sur lui, pas une seule fois, et même encore aujourd'hui d'ailleurs, il n'aurait eu idée de tout ce qui lui était arrivée ! Elle s'était tellement dévouée pour lui aussi, parfois trop, comme il le lui avait parfois fait remarquer ! Et comme c'était sincère, donc oui, forcément, les choses cachées, elles ne s'étaient pas vues du tout.
Jusqu'au jour où ça tombait. Et violemment.

Avec des ennemis aussi perfides et manipulateurs qu'elle avait eu, elle avait très vite compris que pour s'en sortir contre eux, il fallait se montrer encore plus perfide et manipulatrice qu'eux. Même si ce n'était pas sa plus grande passion.

Il bondit alors, afin de se retrouver perché sur les charpentes de bois, juste sous le toit, examinant ensuite les lieux. Où est-ce qu'elle aurait pu le cacher ?

Il réfléchit un peu. Impossible de penser qu'elle l'avait simplement posé comme ça. Avec les courants d'airs, la feuille aurait eu vite fait de tomber plusieurs milliers de fois, ça aurait été donc stupide. Sous la toiture ? Non-plus. Il se l'imaginait mal trafiquer cette cachette suspendue au plafond, ce n'était pas le genre. Elle avait trouvé un moyen de monter, oui, mais vu qu'elle avait à cette époque quand même un enfant très curieux de nature et qui n'aurait pas hésité à la persécuter de questions jusqu'à ce qu'elle lui réponde, cacher ce genre de chose sous le toit et faire en sorte que ça ne se voit pas, c'était trop long, tout en mettant un peu de bazar.

ça devait donc être un endroit qui aurait pu prendre deux secondes maximum pour y dissimuler ce papier qui faisait office de preuve, histoire de vite en redescendre et de rendre ce qui lui avait servie à monter à son propriétaire, pendant que son fils s'amusait dehors.

Il regarda alors de partout, se déplaçant agilement sur les différentes poutres. Mais rien à première vue. ça aurait pu simplement être cloué quelque part, après tout. Mais rien du tout.

Enfin, à "première vue". Justement !

Alors il chercha plus en détail. Si ce n'était pas visible directement, il devait regarder là où une personne lambda n'aurait pas pensé.

Il commençait sérieusement à en avoir assez de tous ces jeux, entre tous. Pour ça qu'il renversait les codes : il était direct, ne prenant aucun gant pour dire les choses, et était même parfois trop honnête, au point de faire penser justement que parfois, il devrait être moins honnête justement. C'était fort !

Alors qu'il soupirait assez fortement, démontrant bien son exaspération, cognant son front contre une poutre s'élevant verticalement vers le toit, il resta là, ainsi pendant quelques secondes, se retenant d'exploser de nouveau. Ce qui n'était pas souvent très bon avec lui s'il faisait ça plusieurs fois, car il pouvait ensuite éclater comme une véritable bombe apocalyptique à retardement. Il était à moitié démon, après tout. Alors même quand il se mettait en colère, parfois, eh bien c'était inhumain. Logique. Sauf que quand on était humain, forcément, ça impressionnait.

Son doigt joua machinalement sur l'un des gros clous qui maintenaient les poutres ensemble, réfléchissant. Où était ce fichu papier ?

Jusqu'au moment où, bizarrement, il sentit l'un des énormes clous avoir de plus en plus de jeu. Ce qui n'était pas trop normal.

Alors il se redressa un peu, surpris, et...souleva ledit clou. Un papier y était enroulé à son pourtour, papier qui se déroula un peu et glissa donc de son support, tombant avec légèreté vers le sol.

En effet, comme cachette, fallait y avoir pensé !

Et c'était dans ces moments-là qu'il confirmait que l'intelligence des femmes était redoutable !

Il se mit à réfléchir de lui même, pendant qu'elle regardait un peu autour d'elle, mais sans avoir la moindre idée. Elle n'était pas douée à es choses là, en plus de ne rien connaître de cette personne.
Il fit quelques propositions à voix haute, qu'il démentait presque aussitôt.
Jusqu'à ce qu'il sorte une phrase... Qui fit que tous les deux eurent le réflexe de regarder vers le toit. Inu y bondit presque aussitôt, pendant qu'elle attendait simplement en bas.

Bien que ça ne devait pas être simple, car il mit un peu de temps, et elle le sentit prêt à craquer au bout de quelques minute, via le pacte qui traduisait les émotions, et les transmettait l'un à l'autre.
Quand tout à coup, ce sentiment changea.
Vu qu'elle était en train de remettre quelques meubles en place, elle se stoppa, pour regarder là où il était.

"Tu as trouvé quelque chose ?"

Elle eut rapidement sa réponse quand une feuille lui tomba, par inadvertance, sur le visage.
Elle saisit simplement le papier, et pour une rare fois, se permit de lire d'elle même, vu qu'il n'avait pas encore le niveau pour lire ce genre de texte sans trop de difficultés.

"Je crois bien que c'est ça !"

Fit-elle après un bref coup d’œil, bien que n'ayant pas tout lu, s'étant concentrée sur l'information qu'elle cherchait. Le reste pouvait être plus personnel, alors elle l'avait simplement survolé des yeux. Elle gardait toujours cette part de respect, n'allant pas fouiller plus loin que nécessaire, sauf s'il le lui demandait.

Il eut une tête bien surprise en voyant les deux papiers tomber en bas. Ah bah ça. En effet, dissimuler carrément à l'intérieur d'une poutre en bois, profitant certainement d'un défaut de fabrication, le tout caché sous un des gros clous qui servaient à tout maintenir en place, en effet, lui-même n'y aurait pas pensé. Il n'avait d'ailleurs jamais entendu de voleurs s'embêter à fouiller jusque sous chaque clou ou autre chose de ce genre ! Et encore moins "au-dessus de soi", alors que c'était quand même à portée de vue. Surtout des clous. Très visibles. Mais QUI penserait à aller les sortir une à une pour voir ce qu'il y avait en-dessous ?

Il descendit presque aussitôt, la surprise passée, pour rejoindre Erinyes, qui lui confirmait qu'il s'agissait bien du document que recherchaient les brigands. Ce fameux document qui disait à la loi ses décisions. Comme tout le monde. L'hybride se sentit d'humeur assez morose en constatant que sa mère savait qu'elle allait mourir bien jeune, sans pouvoir y faire grand chose. Alors elle avait prévu tous les coups qu'elle pouvait prévoir.

- Et en quoi est-il si important, ce papier ? Ce n'est que du papier. En quoi cela a-t-il autant de valeur ?

"C'est... En fait, elle te désigne comme le propriétaire légitime de tout ce qu'elle avait. Cette maison, ces objets et... Ce que cherchaient ces voleurs. Avec ce genre de papier, personne n'a le droit de s'approprier tout ce qui se trouve ici. C'est une procédure officielle. Il vaut mieux que tu le garde, et que tu saches toujours où il se trouve. En cas de problème, tu montres cette preuve aux gardes, et ils ne pourront rien contre toi."

Et pour être là-dedans, bien entendu qu'elle connaissait ce genre de paperasse, souvent très utile lors des décès. Des interventions de ce genre, elle en avait fait également... Pour de plaintes de vol, des gens pas d'accord, bref, c'était un gros bazar. Elle lui tendit donc le premier papier avec la déclaration.
Puis jeta un œil sur le second, qui indiquait où était caché ce que cherchaient les brigands.
Puisqu'il voulait des réponses, quelque part, elle lui indiqua donc simplement ce qui était écris. A lui de voir s'il voulait suivre ces mots ou non.

Lui qui était complètement en marge avec tout ça, il n'en voyait décidément pas l'intérêt. Il ne savait évidemment pas l'ampleur des choses. Si bien que...

- Mais...je n'ai pas besoin de tout ça...

Il se débrouillait de lui-même, après tout. Il avait du mal avec le concept que dans ce genre de vie, ce genre de chose était normal. ça aurait même été plutôt choquant qu'elle ait tout donné à un parfait inconnu ! C'était une façon de protéger ses proches. Mais lui n'avait décidément pas cette notion.
Il se débrouillait de lui-même, non ? Même si bon, disposer d'un abris dans les environs quand ils en avaient besoin, oui, effectivement, ça avait été utile, oui...mais bon, il avait habité ici, alors pourquoi ne pourrait-il pas y revenir ? Pourquoi fallait-il écrire des mots pour confirmer ce fait ? En quoi ça intéressait les gens ? Bref, il avait vraiment du mal avec le concept.

- Si je veux quelque chose...je le fais. Je n'ai pas besoin de gardes ou de d'autres personnes pour m'autoriser à faire ce que je souhaite, non ? J'ai vraiment du mal à saisir l'importance de tout ceci.

Elle lut la lettre. Il détourna le regard. Il n'avait de toute façon rien à cacher à Erinyes, mais se sentait décidément mal de lui imposer tout ceci sans le vouloir.

"Mon fils,
Je suis vraiment désolée pour tout ce que tu as pu découvrir sur moi.
Tu dois m'en vouloir, mais je voudrais qu'au moins que tu comprennes une chose :
Tout ce que tu as pu découvrir à mon propos, je voulais les oublier. Ce n'était pas des choses à t'imposer, tu n'étais pas responsable.
Je voulais avoir un enfant heureux. J'estimais donc que toutes ces choses n'étaient pas à te dire. Et encore moins te révéler qui était ton véritable père. J'espérai vraiment au fond de mon coeur que tu ne le rencontrerai jamais. J'avais même tenté de faire en sorte qu'il pense que tu étais mort directement après être né, afin qu'il ne vienne jamais t'arracher d'ici. Mais comme tu le sais, cette tentative a échouée...je n'ai pas su te protéger contre lui. Et je m'en suis toujours voulu pour ça.

Ces bandits, je ne les ai jamais rejoint. En voulant fuir ton père tout en protégeant la tribu de Tokrystaux qui m'avait protégée pendant plusieurs années, j'ai failli mourir pendant ce voyage. Ces hommes m'ont sauvée, en effet. Mais uniquement par intérêt. Pour pouvoir me menacer facilement afin que je leur obéisse. Mais je ne l'ai jamais voulu.
Et une rébellion contre eux était impossible. Directement du moins. En effet, si nous refusions d’exécuter leur mission, que nous ne ramenions pas le butin demandé, nous étions battus et privé de nourriture jusqu'à ce que nous remplissions leur mission donnée. es gens prenaient un malin plaisir à imposer leur force sur nous, qui étions plus faibles.

J'ai pensé à me laisser mourir. J'en avais assez de souffrir, de subir toutes ces atrocités depuis que la ferme où j'ai habité a été pillée puis brûlée par un autre groupe de bandit de grands chemins. Mais j'avais 16 ans. J'avais encore toute la vie devant moi, alors je me suis dit qu'il serait bien dommage de la gaspiller. Que j'avais encore un espoir de pouvoir m'offrir une vie convenable, où je connaîtrais enfin le bonheur et la paix.

Alors je me suis battue à ma manière. Je ne pouvais certainement pas rivaliser avec ces hommes par la force, et encore moins toute seule. A contrecoeur, j'ai pillé des coffres de nombreux habitants qui ne le méritaient pas, en effet, afin d'échapper au fouet. J'ai attendu, patiemment, mon heure.
Jusqu'au jour où ils décidèrent de piller le manoir d'un noble, pour ensuite s'établir ailleurs. Ayant prouvé que j'étais "fiables" dans les pillages dont je n'en avais raté aucun, ils m'ont donné la charge de faire le guet, pendant qu'ils chargeaient la carriole de leur butin. Il y avait aussi tout le butin précédent.
J'ai attendu. Quand ils sont tous entrés dans le manoir afin de l'investir plus profondément, je les ai trahis. Je me suis éloignée. Et je suis allée chercher des gardes impériaux en patrouille dans la Cité Marchande. Je leur ai indiqué où étaient les brigands. Ils ont tout de suite donné l'alerte entre eux pour pouvoir aller les arrêter. J'ai simplement raconté la vérité.

J'ai donc été mise sous protection, temporairement, à l'ambassade qui gère les gardes de la Cité, avec l'argent volé. Ceux qui ont été prisonniers comme moi ont aussi été libérés.

Le lendemain, pendant que les gardes s'occupaient des brigands que je leur avais livré, j'en ai profité pour rendre tout ce qui avait été volé aux habitants. Certains m'ont évidemment regardé d'un mauvais oeil, d'autres ont eu pitié de moi, d'autres ont eu une réaction normale. Je ne leur en ai pas voulu. Je ne devais pas être très agréable à voir, en effet, avec tous les mauvais traitements que j'avais subi.

J'ai donc quitté la Cité Marchande, afin de m'éloigner. Mais les brigands ont eu vite fait de comprendre qui est-ce qui les avait trahis...

C'était pour cela que cet homme avait surgi chez nous, si tu te rappelles. Il m'informait que le Chef acceptait de me redonner une chance. En échange, je devais lui donner toutes les informations que je savais sur les gardes et les habitants, certainement pour se venger des uns, et piller les autres de nouveau...ce que j'ai absolument refusé. ça faisait certes quelques années que c'était arrivé, mais mes souvenirs étaient malheureusement intacts, et ce malgré ta présence qui avait le don m'apaiser.

Ce fut donc pour cette raison que ce document officiel qui fait de toi mon unique héritier, je devais absolument le cacher, là où personne ne penserait à le trouver. Les lois sont claires : si une personne décède et n'a pas déclaré d'héritier, c'est l'état qui récupère tout. Mais il est facile de corrompre les gens...comme faire croire que tu es une bonne connaissance de la personne décédée et que l'accord a été fait entre vous sans signature. D'une manière ou d'une autre, tout risquait de tomber dans les mains des brigands restants. Et ça, je le refusais. Alors je t'ai tout donné. Cette déclaration, j'ai pris soin de la faire officialiser par l'organisation qui s'occupe de ça à Elsran, d'où la plus longue absence que j'ai eue quand je t'ai laissé seul à Thran. De cette façon, personne ne pourra se prétendre être mon héritier ou autre chose dans le genre. Parce que c'est officiel. Même si tu es un hybride, ils ne pourront pas te refuser ça, et ce même si le fait de donner tout un héritage à un hybride leur est choquant. Mais tu es mon fils en dépit de tout. Hybride ou pas, on ne peut changer ça. Et rien ne l'interdit. J'ai profité de mon statut d'humaine qui m'autorisait cet écrit, peu importait le contenu.
L'argent se trouve au même endroit que tous les autres. A la Cité Marchande, par une organisation agréée par la royauté de Mythra. C'est là où toutes les familles stockent leurs objets précieux, ou surplus d'argent, car il est toujours dangereux d'en avoir trop sur soi. J'ai eu les moyens de payer un mage pour faire en sorte que nous seuls puissions ouvrir ce coffre. Il te suffira simplement de le toucher, la magie te reconnaîtra, tout comme elle me reconnaissait. C'est un peu le seul moyen que j'ai pu trouver pour offrir une protection de plus au contenu que j'ai durement gagné pendant toutes ces années, au cas où cette ambassade serait attaquée par les brigands, et qu'ils réussissent à passer la protection des gardes assignés là-bas.

Pendant 20 ans, donc, je me suis employée à gagner ma vie, pour pouvoir t'offrir tout ce que je possède. Je ne souhaite qu'une seule chose : que tu trouves le bonheur et que tu en vives. Je ne veux pas te voir malheureux, ou subir les mêmes choses que moi. La vie est malheureusement très difficile, et je sais qu'il est aussi plutôt difficile pour les hybrides de se faire une place dans une société. Alors même si tu es parfaitement capable de t'en sortir seul, laisse-moi t'offrir quand même tout ce que j'ai. J'y ai mis tout mon coeur, et ce juste pour toi. Car tu es la seule personne qui a le plus compté dans ma vie. Peu importe comment tu utiliseras tout ce qui sera à ton nom. Je veux juste contribuer à ton bonheur. ça ne le fera certainement pas, toi seul est capable de trouver ta voie, mais tout ce pour quoi je me suis donnée pourra t'y aider. Même si tu ne comprends pas en quoi, crois-moi, tu finiras par le découvrir de toi-même. Je continuerai toujours à te soutenir, quoi qu'il arrive, quoi que tu décides.

Sois juste heureux, et alors, je serais en paix.
Mizuki
"

Inuyasha ne savait plus quoi dire, quoi penser. A part se répéter qu'il n'avait pas besoin de tout ceci, pourquoi est-ce qu'elle s'était entêtée à vouloir tout lui offrir ? La réponse était pourtant simple : elle l'aimait, et si elle pouvait aider pour qu'il n'ait pas trop de problème avec certains projets, elle avait prévu des moyens.
Pour le moment, il ne voyait vraiment pas en quoi ça lui rapporterait, n'ayant décidément aucune notion, d'où les explications supplémentaires sur toutes ces organisations qui géraient un peu les populations. Et en effet, quand elle avait dû déclarer que son héritier était un hybride, elle avait dû en surprendre plus d'un ! Mais elle avait son caractère...et n'avait pas lâché le morceau, ayant montré qu'elle était parfaitement sérieuse sur le sujet, et s'était bien fichée de ce qu'on pouvait en penser !

Il ne se doutait pas non-plus qu'avec les prochains évènements, et notamment avec le secret qui pesait sur Erinyes, en effet, ça y contribuerait...mais pour le moment, il était bien loin de s'en douter, tellement habitué à vivre avec presque rien. Sa place, il se l'était faite tout seul, du moins, parmi les gardes d'Elsran pour le moment.

Surtout que bon. Le "ils ne pourront rien contre toi" d'Erinyes le laissait un peu dubitatif. Rien n'empêchait ce papier de se faire déchirer, et ainsi annuler tout ce qui était déclaré dessus. Sauf que voilà, c'était dit dans cette note : elle avait pensé à ça aussi, à officialiser la chose à Elsran, qui en avait donc une copie bien protégée comme pour beaucoup d'autres déclarations citoyennes. Décidément pas idiote.

Alors tout ce qu'il sut dire, ce fut :

- Je regrette juste...de ne pas avoir eu ces paroles en face.

Tout en lisant la lettre, elle ne pouvait que se rendre compte de la vérité de la chose. Mais sans jamais en avoir fait le lien avec lui jusque là. De part son grade, elle avait déjà entendu parlé de cette histoire d'Hybride qui avait soit disant un bel héritage. Ça faisait toujours un peu jaser, même si les Humains les acceptaient déjà mieux que les Elfes. Mais de là à se douter que l'Hybride en question était Inu lui même... Elle était très loin du compte ! En fait, quand elle avait entendu parlé de ça, après tout, des Hybrides héritiers, il n'y en avait pas des masses, c'était pendant cette époque où elle se fichait de tout sans juger. Alors ça lui était un peu passé au dessus. L'existence du coffre magique... Bah... Mine de rien, elle était au courant. Même si elle ne travaillait pas à la Cité tous les jours, ce genre de chose était hautement gardé, et la garde royale d'Elsran y avait forcément accès. Donc plusieurs fois, elle avait eu l'occasion de voir ce coffre et cette protection magique, mais encore une fois, loin de se douter qu'elle finirait par être avec son propriétaire. Pas qu'elle y accordait franchement d'importance, mais ça lui faisait un peu bizarre.

"Il y a des choses qui ne sont pas facile à exprimer. On croit bien faire en les cachant, alors que la nature de la personne en face fait qu'elle souffre de ce silence... Tu ne pouvais pas y faire grand chose. Elle a juste fait ça pour toi. Je pense que le meilleur remerciement que tu puisse lui faire, c'est d'accepter tout ce qu'elle t'a laissé. que tu en ai besoin ou non."

Elle ne savait pas trop comment dire, ni même si ce genre de parole était le bienvenu, mais c'était ce qu'elle pensait. Elle s'était donné tant de mal, et elle estimait qu'elle serait plus heureuse s'il ne le rejetait pas.
Pour cela qu'elle cru bon de rajouter.

"Je sais où ce trouve ce coffre. Et je suis toujours garde. Si tu veux voir de quoi il en retourne, je peux t'y emmener."

Après tout, elle était haut gradé, et elle avait juste besoin du papier en guide de preuve de laisser passer... Même si elle n'en avait pas besoin, mais bon... C'était la procédure, donc vu qu'ils avaient tout sous la main, s'il le désirait, elle pouvait l'y conduire.

En tout cas...il était loin de s'attendre à ce que toutes ces choses puissent être arrivées dans une seule vie sur une seule personne. Il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir un peu sombre. Il lui aurait souhaité une vie antérieure plus heureuse. Elle n'avait demandé que ça, qu'à aimer. C'était tombé sur lui. Bien qu'il lui aurait quand même souhaité d'avoir quelqu'un capable de la protéger, sur qui elle aurait pu s'appuyer pour l'aider à se relever de ses peines.

Il ne fit pas de réflexion quand Erinyes lui répondit. Elle n'avait pas tord. Même s'il se sentait un peu déboussolé, pour la peine. ça lui tombait dessus comme ça, et se demandait vraiment ce qu'il y avait de si important dans tout ça. Il n'avait pas la même notion de valeur que les humains, pour lui, ce qui était le plus précieux, c'était les meilleurs souvenirs, les liens partagés. Pour ça qu'il avait si mal chaque fois qu'il perdait un proche. Parce qu'il perdait quelque chose de très précieux à ses yeux. Alors comment comprendre les valeurs de matière comme eux ? C'était décidément un monde bien à part...

Bon. La seule chose là-dedans qui était "comme tout le monde", c'était qu'apparemment, elle avait tout stockée là où tous les humains le faisaient.

Il réfléchit quelques instants, à tout ça, avant de finalement dire, franc :

- Je ne parviens décidément pas à comprendre en quoi une maison et un coffre ont de tellement précieux à vos yeux. Mais...tu as quand même raison. Si j'ignore tout ça, je vais quand même l'avoir sur la conscience. Même si je ne sais pas à quoi tout ça va me servir.

Bon. "Au cas où". C'était toujours utile. Juste qu'il ne pouvait pas tout transporter sur lui. Il eut un regard vague vers le mur derrière Erinyes, qui cachait la partie qu'ils avaient quitté, là où il avait enterré la jeune femme. Il aurait quand même voulu lui dire les choses en face. Il ne savait pas quoi en penser, décidément. Lui ne voyait que ce qui avait motivé un tel geste, se demandant s'il le méritait vraiment. Et quelque part, ce genre de chose ne le laissait pas indifférent.

- Peut-être plus tard, nous partirons. Là...je t'avoue que je suis assez perdu. C'est...étrange comme sensation.

Bon. Il finirait de tout réarranger le lendemain. La nuit portait conseil, disait-on. Puis le contre-coup de tout tombait, après tout, certaines choses avaient été un choc.

- Je suis épuisé. Et surtout désolé de te faire subir tout ça. Tu dois certainement en avoir assez.

"Si ça n'a pas de valeur matérielle pour toi, dis toi que ça en a une sentimentalement... Enfin... Je pense... Je n'ai jamais connu ça ayant perdu mes parents très tôt, et ces derniers ne m'ayant rien laissé..."

Non non. Juste un royaume entier. Mais à part ça...

"Disons que pour donner un exemple, si jamais tu disparaissais et qu'avant ça, tu m'avais donné, je ne sais pas moi... Un mèche de cheveux, même si techniquement, ça ne me sert pas, c'est quelque chose que je garderai précieusement avec moi, parce que c'est la dernière chose qu'il me resterai de toi."

Exemple tout à fait impossible, vu qu'ils avaient de fortes chances de disparaitre ensembles. D'une parce que l'un sans l'autre, c'était insupportable, et de deux, à cause du pacte, qui, étant démoniaque, pouvait avoir ce genre de répercussion.
Mais elle avait juste dis ça pour tenter d'illustrer, de façon à ce qu'il comprenne mieux, ce à quoi devait penser sa mère en laissant tout ça. Comme un "souvenir" d'elle. Mentalité typiquement humaine, mais Erinyes avait un peu la même naturellement en fait. Si un jour, elle devait disparaitre aussi, elle ferait en sorte que les gens qu'elle apprécie aient quelque chose en sa mémoire. Bien que ça, pour le moment, c'était même pas la peine d'y songer. Il n'y avait qu'une seule personne dans son entourage, et elle savait très bien ce qu'il ferait dans ce genre de cas. Et elle ne l'en empêcherai pas, car elle avait la même idée en tête dans le cas contraire.

"Dans tous les cas, tu n'as pas besoin de te servir de tout ça. Dis toi juste que c'est à toi, et que ça n'ira pas à des parfait inconnus. Tu en fait ce que tu en veux."

Vu que leur mentalité était assez différente sur ce point, elle ne savait pas trop comment il ressentait le fait que des inconnues puisse utiliser tout ce que sa mère avait gardé pour lui. S'il s'en fichait totalement, ou non. Juste que là, il avait l'air de ne pas s'en préoccuper, mais bon...
Il s'excusa encore une fois, si bien qu'elle soupira avec un petit sourire.

"Est ce que j'ai l'air d'en avoir marre ? Bref, tu devrais te reposer. Je pense qu'on va rester ici ce soir, alors j'ai remis la chambre en état. Et j'ai pris ça aussi."

Tout en lui montrant le contenu d(un sac qu'elle portait en bandoulière depuis qu'ils étaient partis. Elle avait prit soin de prendre quelque provisions pour ne pas avoir à en acheter au village dans le cas où ils en auraient besoin.

- Il me reste des souvenirs en mémoire. Ces choses-là ne risquent pas de tomber entre de mauvaises mains. Mais...je vois ce que tu veux dire.

Et elle aussi, d'ailleurs...soucieuse de son avenir, elle lui avait tout laissé dans l'espoir que ça lui servirait. C'était ce qu'il en avait retiré, du moins.

- ça me fait juste une drôle d'impression. Je n'ai pas l'habitude de tout ça.

Même si une chose était certaine, il ne donnerait pas tout ceci à ses ennemis. Elle avait tout fait pour que ça ne soit pas le cas, il ne voulait donc pas gâcher tous ses efforts.

Elle le rassura ensuite quant à son état d'esprit. Il espérait que ça soit vrai. Il se sentait bien gêné quand ça le concernait, il préférait protéger, venir aider plutôt que le contraire, ayant souvent la désagréable sensation dans certains cas, comme celui-là d'ailleurs, de trop s'imposer à la personne.

Bon, pour la suite, il ne savait pas trop comment ce papier pouvait prouver indéniablement que tout lui revenait. Après tout, les brigands auraient très bien pu l'éliminer, et faire passer n'importe quel hybride pour lui pour tenter de passer déjà les gardes. D'où la protection magique payée en plus sur ce fameux contenu. Qu'il fallait quelqu'un du même sang. Mais là aussi, Inuyasha se demandait si justement, son sang n'aurait-il pas suffit pour faire sauter cette protection instaurée. Il avait bien compris que ce papier avait été doublé, qu'il était une preuve pour les humains de dire qu'il était bien le propriétaire. Oui mais ! Il suffisait de le voler pour prétendre être lui. Ce n'était qu'un écrit après tout.

Là-dessus, il restait donc quand même assez dubitatif. Et catastrophe comme il était dans le domaine, il se disait que ce bout de papier n'était pas en sécurité avec lui.

- Peut-être que laisser ce document ici est une bonne chose...je n'en sais rien.

Ou alors chez les anges. Si c'était aussi "important"...

En tout cas, il était soulagé par l'attitude d'Erinyes. Il avait vraiment craint pendant ces dernières heures qu'elle finisse par en avoir assez. Après tout, elle n'avait pas mérité de subir tout ceci, tous ses problèmes à lui.

- Tu es adorable.

confia-t-il simplement, bien que doucement, avant de se retourner pour aller dans la chambre, et se laisser tomber sur le lit posé à même le sol. Il aurait l'esprit plus clair le lendemain, il l'espérait du moins.

"C'est le genre de document que tu dois garder sur toi... Si tu préfères, on pourra le mettre dans la chambre au Royaume Céleste. Il y sera en sécurité. Ici après tout, tu n'es pas à l'abri d'une attaque de village, et que cette maison soit brûlée..."

C'était un peu le risque des petits villages isolés comme ça. Même si Mythra était en paix, il y avait toujours des risques, après tout ! Donc là haut, ce document ne craindrait absolument rien. Enfin, tout dépendait de l'importance qu'il lui donnait vraiment. Elle ne pourrait le forcer à rien, après tout.
Suite de quoi, elle le laissa simplement aller dans la chambre, prenant le temps de remettre deux ou trois autres choses en ordre avant d'aller le rejoindre.
Elle posa son sac à côté du "matelas" au sol, avant de s'assoir à côté de lui.

"Si tu veux manger quelque chose avant de te reposer, tu n'as qu'a me le demander."

Fit-elle en se servant elle même, parce que bon, elle en avait plus besoin que lui, à la base. Mais il semblait tellement épuisé par tout ça qu'elle le laisserait dormir s'il en avait besoin. Elle ferait simplement de même dès qu'elle aurai terminé, ne voyant rien de plus à faire, ou même à dire, maintenant.

- Tu as raison...enfin, je te fais confiance, plutôt. Je n'y connais rien à tout ça après tout.

Il ne pouvait donc pas voir la véritable valeur de la chose. Aux yeux des civilisations en tout cas. Il le lui avait expliqué, d'ailleurs. Il n'en connaissait pas l'ampleur. Le temps finirait par le lui apprendre, il en était certain, vu comment c'était parti...puis Erinyes avait raison. Maintenant que c'était découvert, valait mieux le changer de place, au cas où, si apparemment, c'était aussi précieux que ce qu'on lui signifiait.

- Je n'ai pas vraiment envie de manger en ce moment...

répondit-il ensuite simplement, décidément ailleurs avec toutes ces histoires. Devant prendre le temps de clarifier ses idées chamboulées.
Le lendemain, en revanche, le contenu du sac d'Erinyes risquait de se vider très vite. Parce que, malgré l'habitude que son corps avait d'être parfois privé quand il ne trouvait rien à se mettre sous la dent quand il était seul, notamment en hiver. Et à force de privation, eh bien il en redemandait plus que la normale par la suite, histoire de faire des réserves. Voilà comment il était arrivé à être capable de manger pour plusieurs jours en un seul repas !
Et tous ces réflexes que son corps avait, malgré la vie avec Erinyes, si pas mal s'étaient atténuées, elles étaient toujours restées, et ça serait probablement le cas pour le reste de sa vie.
Et la belle preuve de tout ça, c'est que, lorsqu'Erinyes lui avait fait découvrir les beignets angéliques, le concept du "je prends juste pour la gourmandise, pas besoin d'avoir forcément faim pour être tenté(e)", ça lui avait été tout nouveau !

Enfin. Ce n'était pas pour ça qu'il allait la priver. Loin de là ! Elle faisait ce qu'elle voulait après tout. Il lui était déjà très reconnaissant d'être...là, tout simplement, ce qui lui faisait drôle. D'avoir un soutien. Véritable. Et cette pensée de savoir qu'il y avait vraiment actuellement une personne au monde sur laquelle il pouvait vraiment compter, donner toute sa confiance, c'était...réconfortant. Un sentiment qui lui avait manqué pendant longtemps. Et ceci, il le rendait en faisant tout pour mériter la confiance d'Erinyes, d'en être digne. Il pouvait faire des erreurs comme tout le monde, mais n'empêche qu'il s'y investissait beaucoup dans ce domaine-là.

[Passage caché]