¤ Recherche d'Ingrédients ¤

[RP libre, mais prochain post réservé à Elwyr.]

La jeune fille des neiges se baladait à travers les tombes. Spectacle effrayant ou attractif. Ou les deux. Disons que l'environnement ne semblait pas aller de mise avec la demoiselle qui parcourait les allées. Bien qu'en regardant de plus près, pourquoi pas après tout. Entièrement vêtue de blanc, chevelure de le même couleur volant au vent, elle pouvait ressembler à une âme errante de ces lieux. Encore plus près, ses deux yeux rouges attiraient l'intention. Une âme Damnée ? Démoniaque ? Cherchant quelques ossements humains .

Il n'en était rien. L'ex-noble de haute lignée ne cherchait là que quelques insectes grouillant dans cette ambiance mortuaire. Ils lui était indispensables quant à la fabrication de ce poison dont elle enduisait ses lames dissimulées de part et là de son corps frêle.
Après tout, elle était une mage. Magie puissante, mais résistance faible. Aussi, ses chances n'en étaient plus que minces une fois son adversaire au corps à corps. Quel autre moyen pour assurer sa survie si ce n'était une petite surprise capable de tuer rapidement même sans toucher un point vital ?

Par ailleurs, ne disait-pas que le poison était l'arme de ces dames ?

Pourquoi déroger à cette règle ? Surtout loin des civilisions respectueuses envers le sexe dénommé "faible" ?

La Dame Blanche écartait donc les herbes de ses mains, dévoilant parfois les tanières des bêtes qu'elle cherchait, enfermant ces dernières dans de petite fioles.
Son visage n'arborait aucune expression, concentrées sur sa tâche.
De temps en temps, elle récupérait aussi quelques herbes. A défaut d'être fantomatique, on pouvait aisément la prendre pour la dernière option restant : une sorcière, se préparant à son futur méfait.

Malgré tout, la jeune mercenaire n'était pas une tueuse de sang froid. Elle accordait beaucoup de respect à la vie, et ne transperçait les corps qu'en cas de nécessité extrême.
Sa besogne visiblement terminée, elle se releva enfin, gracieuse. Sans même se retourner, des mots au ton morne, aussi froid que la silhouette qui lui relâchait, finirent par rompre le silence pesant de Royaume des Morts.

"Suis-je réellement aussi digne de l'observation que vous me portez depuis quelques minutes ?"

[J'espère que ça te va ! =3]

[Très beaucoup !]

Angie l'avait raccompagné jusqu'à Thran, comme prévu... Avant de le laisser tomber, prétextant il-avait-oublié-quelle chose à faire. Il n'y avait pas prêté grand intérêt, et avait pu voir peu après son dragon (c'était quoi, son nom, déjà ? Nightmare ? Un truc comme ça.) s'éloigner du village. Et maintenant... Plus moyen de se rappeler si elle avait dit qu'il devait l'attendre ou pas...

*Bof... Si elle me cherche, elle me retrouvera.*, avait-il conclut. Bilan : il était de nouveau seul, et plutôt désoeuvré. Case départ, quoi. Un peu avant, d'ailleurs, si on considérait le bord de la rivière comme "case départ" : il lui faudrait y retourner, et remonter à sa source, pour se donner bonne conscience et s'assurer définitivement qu'il ne trouverait pas de fée là bas. Et il n'était pas pressé de se couper tout espoir de ce côté...

Voilà comment, de fil en aiguille, et de ruelle en ruelle, il se retrouva au cimetière. Lui qui cherchait plutôt de la compagnie... Il était bien mal tombé ! Comment diable avait-il atterri ici ? Trop occupé qu'il était, comme toujours, à essayer d'aboutir à un résultat dont lui seul semblait saisir la portée, il avait dû se perdre... Et il n'était apparemment pas le seul : un peu plus loin, parmi les tombes, une silhouette passablement fantomatique (pâlichonne et habillée en blanc) mais définitivement féminine (il se fiait essentiellement à la chevelure, ne se considérant pas juge compétent du reste... Il ne la voyait que de dos).

L'hypothèse du fantôme ne tint pas longtemps : apparemment, elle faisait une cueillette... Et récoltait... Des insectes, aussi, ou des petits animaux. Trop loin pour qu'il puisse les distinguer clairement. Il essaya tout de même, pendant... Un certain moment, avant qu'elle ne l'appelle, sans se retourner.

*Comment elle a fait ? J'étais sous le vent, et elle a du flair ? J'étais bruyant ?* Songea-t-il aussitôt. Puis, il s'éclaircit la voix : "Je ne voulais pas vous déranger..." Pas d'excuses, remarquez, juste une plate constatation. "J'étais simplement curieux. Je me demandais quel genre d'animaux vous ramassiez."

Son ton était beaucoup plus guilleret que celui de son interlocutrice en devenir. Pas qu'il ne respectât pas la mort (quoique... Mais passons ces détails), simplement qu'il ne considérait pas qu'un ton dérangeât les cadavres plus qu'un autre. De toute façon, même en silence, il jurait avec la solennité des lieux : il portait une robe de voyage qui ressemblait à s'y méprendre à un sac à patates, des cheveux qui n'avaient pas vu de peigne depuis plusieurs mois (les aléas de la route !), et qui lui arriveraient au niveau des épaules s'ils avaient été moins emmêlés. Il aurait sans le moindre doute été pris pour un mendiant si ce n'était pour l'anneau, sans doute précieux, attaché à son oreille. D'ailleurs, même avec...

Mais passons. Son ton était guilleret, parce qu'il l'était lui même : sa curiosité allait être assouvie, probablement du moins !

[Puisque personne d'autre ne semble venir, je réponds =) ]

L'Homme lui répondit. Et ne semblant nullement intimidé, contrairement à la plupart de ceux qu'elle croisait au cours de ses voyages. Celui-là allait même pousser la curiosité là où d'autres l'évitait soigneusement.
Elle se retourna alors, afin de se faire une image de son interlocuteur. Qui ressemblait à un mendiant plus que toute autre chose. Mal coiffé, habillé comme un gueux. Pas la moindre allure. Mais était-ce vraiment important dans le fond ?

"Des insectes. De simples insectes."

Répondit-elle sur ce même ton froid et mystérieux qui l'accompagnait la plupart du temps.

"Mélangés avec certaines plantes, la mixture finale est une très bonne arme une fois enduite sur une lame."

Ceci était très nettement un avertissement, dévoilant ouvertement, ou tout du moins, via un sous-entendu peu difficile à résoudre, qu'il était préférable de ne pas trop croiser le fer avec elle.
Loin de la Dame Blanche l'idée de s'attaquer à ce villageois, mendiant, voyageur, qu'importe. Mais elle ne se montrait jamais trop prudente face à un inconnu. Personne ne peut connaitre d'un simple regard les intentions de l'autre...

"Et puis-je savoir ce que vaut votre présence dans ce genre d'endroit déserté de tous ? Êtes-vous de ceux qui font honneur à leur défunte famille de part le recueillement ?"

La demoiselle ne répondit pas tout de suite, prenant d'abord quelques secondes pour le toiser d'une paire d'yeux rouges. *Elle n'est pas humaine.* songea-t-il aussitôt, sans en déduire quoi que ce soit de plus : elle était venue ici pour cueillir ses machins, et puis qu'est-ce que ça pouvait faire, de toute façon ?

Qu'elle se serve des insectes (c'en étaient bien) pour fabriquer des poisons, en revanche... Voilà qui était passionnant ! Pas qu'il cherchât à se renseigner sur tous les moyens possibles et imaginables de semer la mort... Simplement qu'un poison bien conçu (selon lui) empêchait le corps de fonctionner en le privant d'une de ses fonctions... Si on veut détruire une horloge, pourquoi la réduire en pièces à coups de masse si on peut lui enlever un rouage et aboutir au même résultat ?
Mieux encore : qui savait enlever un rouage, savait le remettre en place... Pour lui (comme, le supposait-il, pour l'essentiel des médecins (et des empoisonneurs)), la recherche de poisons ou de médicaments n'étaient pas si éloignées l'une de l'autre... Il n'y avait pas de raison de louer l'une et de honnir la seconde. Elwyr avait choisi de louer les deux.

Ses yeux, qui s'étaient mis à briller à la perspective d'une leçon en bonne et due forme (il trouvait le sujet fascinant, mais n'y connaissait rien, hormis les quelques plantes bateau dont tout le monde a entendu parler), se ternirent brièvement lorsqu'elle lui demanda ce qu'il faisait ici.

"Non... Pas mon genre. Les morts ne nous entendent pas. M'adresser à eux reviendrait à parler pour écouter le son de ma voix, et je ne suis pas assez narcissique pour ça." Il secoua la tête, pour se débarasser de cette image déplaisante (et de celle de la tombe de sa femme, qui devait se trouver à Elsran), et reprit d'un ton qui lui était plus naturel, à savoir, gai et plein de curiosité. "Mais peu importe. Vous avez dit conconcter des poisons ? Quel genre ? Paralysants ? Sédatifs ? Plutôt foudroyants, j'imagine, si vous en enduisez vos armes... Comment marchent-ils ?"

Ghost avait fais la route à dos de raptor jusqu’à Thran depuis sa rencontre avec Nergal sans revoir la trace de la caravane avec laquelle il avait commencé le chemin. Il arriva finalement au village quelques jours plus tard. Il y chercha Aleksander, mais ne le trouva pas. On lui affirma qu’une caravane marchande était arrivée il y a quelques jours, avant de repartir. Il continua ses recherches le lendemain de son arrivée, avant d’abandonner. Tant pis, il retrouverait certainement de la compagnie… espérait-il.

L’ancien assassin se demanda ensuite ce qu’il devait faire. Il ne savait absolument pas où aller… Il choisit finalement, et simplement, d’aller « promener » aux alentours. Peut-être trouverait-il une occupation, ou au moins aura-t-il le loisir de réfléchir en paix.

C’est ainsi que les pas de l’Elfe-Démon, dont la monture était partie se nourrir, le menèrent aux abords… d’un cimetière. L’Hybride chassa de funestes souvenirs de son esprit et s’enfonça à travers le dédale de tombes. Non pas qu’il aimait cette ambiance, mais il savait qu’il y avait quelque chose d’intéressant qui pouvait se trouver près des cimetières.

Il arriva près d’une tombe comme les autres et se pencha. Il ramassa délicatement une petite herbe grise, aux feuilles trouées, et la fourra dans son sac. La Mangecadavrelle, cette même herbe qu’il venait de cueillir, ne poussait généralement que dans les cimetières : la terre en dessous de laquelle se décomposait lentement un cadavre était extrêmement propice à son développement. Ce végétal du coup assez rare était un élément essentiel à la création d’un poison paralysant, et Ghost devait souvent acheter cette herbe une fortune, alors il saisissait l’occasion.
Il continua sa cueillette en marchant dans les allées funestes.

Alors qu’il continuait sa quête d’ingrédients, le furtif cueilleur crut entendre… quelque chose. Radicalement différentes, remarqua-t-il. Mais qui donc pouvait tenir une discussion dans un lieu si… peu égayant ? Il dégaina ses armes et se rapprocha des voix. Il se dit que cela pouvait n’être que des villageois venus se recueillir, après tout. Il rangea donc ses deux dagues, mais conserva prudemment ses mains sur les manches. Un petit buisson semblait être la dernière chose à le séparer des inconnus. Il entendit une voix enthousiastes questionner un interlocuteur à propos de poisons. Ghost eut un sourire et contourna le végétal.

Un homme, quoiqu’il aurait pu être un Elfe, donc sûrement un Hybride, comme lui, faisait face à une humaine qui semblait… glaciale. Mis à part les yeux rougeoyants, tout en elle semblait froid. Il hésita. Il pouvait encore tourner les talons et laisser là les deux étranges personnages. Non, en fait, quelque chose l’en empêchait : sa curiosité, piquée à vif. Il décida de rester et de tenter d’en apprendre plus. Au pire des cas, il pouvait toujours filer.

J’ai entendu parler de poisons… Vous cherchez des conseils ?

Il avait une certaine répartie le blondinet... Pensa la jeune femme, ne se retenant pas d'avoir un sourire amusé en entendant la réponse. En effets, parler aux morts était une perte de temps, malgré tout le respect que l'on pouvait avoir pour eux. Néanmoins, ayant subit une lourde perte elle aussi, plutôt que se recueillir et laisser les choses telles qu'elles, elle avait choisi d'agir.
Le jeune homme, qu'elle n'avait pas identifié comme étant un Hybride, après tout, elle n'était qu'une Humaine, et n'avait pas un sens de perception aussi fort que les Elfes, continua sur sa lancé, l’œil pétillant, la bombardant alors de questions sur ce qu'elle fabriquait. Elle laissa échapper un petit rire cristallin.

"Ne croyez tout de même pas qu'un combattant va donner ses secrets à un potentiel ennemi ! Peut-être pas vous, mais il me semble que cette personne là-bas semble s'y connaitre elle aussi."

Répondit-elle le plus naturellement du monde en désignant par la suite les buissons se trouvant à côté d'eux, desquels se dévoilait une autre personne, plus étrange encore. Même si elle n'était pas à même de distinguer sang pur et Hybrides au premier regard, elle ressentait une aura assez sombre émanant du nouvel arrivant. Ce qui accentua sa méfiance, et son désir de rester muette quand à ses recettes. Elle s'adressa alors à cette seconde personne.

"Libre à vous de jouer les professeurs, mais je doute que vous ne puissiez m'apprendre autre chose que ce que je ne sais déjà. Mais si vous êtes disposés à étaler votre savoir, je pense que vous avez là un public intéressé."

Ses deux yeux couleur rubis se posèrent de nouveau sur... Sur elle ne savait pas comment le nommer, cet être à l'apparence si misérable, mais à l’œil vif et à la curiosité sans peur de savoir où il mettait les pieds.

Elle ne voulut pas lui répondre sous prétexte qu'elle ne voulait pas "donner ses secrets"... Il grommela intérieurement, passablement indigné : si tout le monde pensait comme elle, pas étonnant que la recherche ne progresse pas ! Mais enfin, chacun était libre de ce qu'il faisait de son savoir... Et s'arrangeait avec sa conscience.

Il tourna ensuite la tête vers le buisson que lui désignait la demoiselle. *Pas possible, y a quelqu'un là-dedans ?*, songea-t-il. Et bah ouais, un type d'environ sa taille en sortit pour leur offrir ses recommandations en matière de poisons. Il n'avait rien vu venir... Et à la décharge de la demoiselle, ce type là n'avait rien de rassurant. L'armure, pour commencer. Elle n'était pas bien épaisse, mais ça donnait tout de suite l'ambiance : ce type là était un guerrier, du genre à ne pas faire confiance à ceux qu'il pouvait rencontrer. Son allure générale indiquait la même chose : il avait une démarche souple, étudiée, et silencieuse (certes, il était occupé, mais il était sûr qu'un bout de son cerveau aurait enregistré du bruit, s'il en avait fait...). *Et il garde les mains sur ses armes...* lui fit remarquer ce même bout de cerveau. Le mot "conseil" l'acheva, dans la mesure où ça lui donnait l'impression qu'il ourdissait quelque sombre complot, pour lequel il avait impérativement besoin d'un poison efficace et indétectable...

Demoiselle s'était tue et le regardait. Il lui rendit un coin de regard, portant l'essentiel de son attention sur le nouveau venu, disant d'une voix à peine moins chaleureuse que celle qu'il employait avant (après tout, on ne jugeait pas d'un livre à sa couverture... Mieux valait avoir lu quelques pages) :

"Le terme conseil est inapproprié... Il me donne l'impression que j'essaie d'empoisonner quelqu'un. Je ne m'y intéresse que d'un point de vue théorique... Et je serai en effet ravi que vous m'entreteniez sur ce sujet." A l'autre, il fit, d'un ton plus enjoué : "Ne soyez pas pessimiste... Avec un peu de chance, vous pourrez apprendre quelques "secrets" supplémentaires !"

Ghost comprit de suite qu'il provoquait lui même une certaine méfiance. Après tout, il pouvait concevoir que son entrée en scène n'était pas la plus rassurante. D'abord, les mains. Sur les dagues. Très intelligent, ça. Il ôta ses mains du manche de ses deux armes. Trouver des compagnons de route, ou simplement parler à des inconnus, en laissant presque, bien qu’involontairement, comprendre qu’il était prêt à les égorger, c’était assez…. moyen.

Il tenta de dresser un rapide portrait des ses interlocuteurs avec le peu qu'il avait déjà observé, et entendu, et également de comprendre ce qu’ils faisaient. La jeune femme, dont il ignorait le nom, semblait la plus réfléchie, mais aussi la moins bavarde. Elle paraissait également connaisseuse en termes de poison. Quant au second personnage... il était bien étrange, et avait une manière d’être pour le moins…. inhabituelle.

Je ne suis pas un professeur. Mais j’ai entendu des questions à propos de poisons, je me suis simplement dit que je pouvais aider, du moins si l’on requérait mon aide. répondit-il à la jeune femme.

Il fut assez étonné face à la réaction désarmante de celui qui semblait être un Hybride. Le ton de sa voix contrastait parfaitement avec le lieu, de même pour l'attitude. Mais ce qui était le plus surprenant, le plus amusant aussi, c'était assurément son point de vue hors norme. Pas totalement idiot, par ailleurs.

Je crois que vous m’avez jugé bien vite. Je ne suis ni un assassin, ni un empoisonneur, mais disons que… j’ai eu l’occasion d’apprendre à confectionner de multiples poisons.

Voyant l’enthousiasme apparent de l’Humain aux oreilles légèrement pointues, il eut un bref sourire. Il n’arborait pas son masque de marbre qui couvrait habituellement son faciès afin de ne laisser personne voir, ou estimer ses émotions et pensées. Il ne ressentait pas de danger… pour le moment.

C’est un vaste sujet, et on n’apprend pas ça en un jour. Il va vous falloir choisir quelques restrictions… De quels types de poisons cherchez-vous des informations ? Voulez vous vous renseignez sur la composition, la confection, l’utilisation, l’effet… Vous voyez, préparer soi même ses poisons en sélectionnant avec soin ses ingrédients, c’est peut-être… un art, ou une science.

En effet, Ghost savait bien que l’on ne pouvait pas apprendre du jour au lendemain comment créer soi même des poisons efficaces. Il avait mis du temps avant de maîtriser cet « art », et il savait qu’il n’était pas au summum de cette science. Soudain, il se demanda deux choses : que faisaient ces deux individus si différents dans un cimetière, et pourquoi voulaient-ils se renseigner ? Il exprima ses questions silencieuses :

Sans vouloir être indiscret, que faîtes vous ici ? Et pourquoi cherchez vous donc à vous renseignez sur les poisons ? Je refuse de divulguer un savoir dangereux sans de bonnes raisons, je sais bien pourquoi on a une vision si péjorative des poisons : entre de mauvaises mains, en ne peut en faire qu’un mauvais emploi…

La jeune femme ferma les yeux, laissant un nouveau sourire se dessiner sur son visage.

"Et bien et bien... En effet, cette conversation a tout d'une réunion entre trois personnages semblant préparer un mauvais coup. Preuve que le hasard peut faire parfois des choses surprenantes ! Néanmoins, en ce qui me concerne, il ne s'agit ni plus ni moins qu'un moyen de défense. Je ne prétends pas à la force brute, alors il me faut des moyens plus... Subtiles."

Après tout, son corps frêle d'apparence fragile n'était pas une illusion. Elle était réellement faible, si elle n'avait pas l'occasion de frapper vite et fort avec sa magie.
Magie qu'elle se tint bien de dévoiler qu'elle maitrisait... Plutôt bien. Comme chaque mage, elle avait beaucoup d'endurance pour utiliser des sorts puissants et gourmand en énergie sans se fatiguer trop rapidement. Sans compter leur résistance plus accrue face aux magies ennemis. En revanche, la moindre attaque directe en corps à corps pouvait être fatale.

"Les poisons ne servent pas qu'à tuer. Il peuvent aussi sauver la vie."

Surtout votre propre vie.

"Toutefois, cette conversation ne m'est pas utile. Je sais ce que j'ai à faire, et comment le réaliser. Aussi, si aucun de vous n'a besoin de mercenaire, il est temps pour moi de prendre congé."

Des mots pouvant surprendre. L'image du mercenaire ne collait pas avec l'apparence de la Dame Blanche. Et pourtant, c'était ce qu'elle était... Peut-être avaient-ils entendu parler d'elle dans les rumeurs... Elle était plutôt réputée, après tout !
Et comme tout mercenaire, elle ne pouvait gagner sa vie que part celle des autres. Cela faisait un petit bout de temps qu'elle n'avait plus eu de mission, et donc, de revenus. Le besoin se ferait très bientôt sentir.

Alors si l'un de ces deux gaillard, quoiqu'elle en doutait vu leur façon de se vêtir, avait un travail pour elle... Elle ne perdait rien de laisser sous entendre qu'elle était disponible.

Elwyr hocha souvent la tête pour marquer son assentiment. Ouaip, confectionner des poisons, c'était certainement une science. Aucun doute que la demoiselle ne pouvait prétendre à la force brute. Les poisons pouvaient servir à sauver des vies, par des moyens plus ou moins détournés. Ces gens étaient merveilleux.

"Mercenaire ?" Il fronça les sourcils. Elle ne collait certainement pas à l'image qu'il se faisait de ces derniers ! Le peu qu'il en avait rencontré étaient plutôt des masses de muscles, des ours. "Si vous ne l'aviez pas dit, je n'aurais pas deviné..."

Il bannit aussitôt de son esprit toute question du type : "peut elle s'en tirer ?" et toute inquiétude. Elle était une adulte, responsable, et savait sans aucun doute se débrouiller - sinon elle ne serait pas là pour en parler. Ceci fait, il pouvait considérer le choix qu'il avait devant lui. A savoir : qu'allait-il faire maintenant ? Il pouvait se faire l'élève de l'hybride méfiant (il avait éloigné les mains de ses armes, c'était déjà ça), ou bien demander à suivre la mercenaire.

Les deux avaient leur attraits. Pour le premier, de toute évidence, il allait pouvoir satisfaire sa curiosité. Ca prendrait le temps, mais il avait tout le temps du monde devant lui... L'autre, quant à elle, était sûre de balader, et il avait pris goût au voyage, mine de rien. Ce qui n'empêcherait pas l'autre de crapahuter aussi...
Il en eut vite marre et tira mentalement à pile ou face pour se décider. Il dit alors, à celui qui avait surgi du buisson :

"Toutes mes excuses, mais je pense que je n'ai pas envie d'accorder un temps conséquent à votre apprentissage, pour l'instant. Mon sombre assassinat devra attendre encore un peu." Il avait déjà dit qu'il ne s'y intéressait que pour la théorie, s'il ne l'avait pas écouté et se faisait une mauvaise opinion de lui, ce n'était plus ni son problème ni sa faute.
Il se tourna ensuite vers la demoiselle. "Ce n'est pas exactement une proposition d'embauche, mais... M'autoriseriez-vous à vous accompagner ? J'aime voyager, mais suis souvent en mal d'une destination... Et j'ai eu ma dose de solitude pour un moment. D'ailleurs, si vous avez besoin d'argent, je serai ravi de vous l'avancer... Vous me rembourserez à l'occasion."

Le voleur se sentit légèrement vexé par la pique, peut-être involontaire, de la jeune femme.

Je ne suis pas un assassin, si c’est ce que vous croyez. Le poison me sert à me défendre, et à améliorer ma survie si je suis sur la route, sans provisions par exemple. Et, la… « science » de cette discipline m’intéresse.

Ghost fut ensuite extrêmement surpris de la révélation de la mercenaire, puisqu’elle en était donc, défiant les apparences, une. Lui non plus, il n’aurait pas deviné qu’elle en fut une. Cela expliquait en partie son savoir à propos des poisons. Une façon efficace de remplir les contrats.
Il ne fut étonné qu’à moitié par sa volonté de leur fausser compagnie. Il voyait bien en la mercenaire l’image d’une jeune femme indépendante, qui ne voulait laisser entraver sa liberté par personne.

Soudain, l’ancien assassin remarqua qu’il… manquait quelque chose. Il sut vite quoi : le second personnage, quelques instants avant si exubérant, se taisait, et semblait pris dans une réflexion interne. Son silence se remplit seulement un instant après.
Ghost allait visiblement se retrouver seul une nouvelle fois. Bah, après tout, c’était déjà mieux qu’avec un Démon. Sauf si… L’Elfe-Démon eut un sourire.

On pourrait faire d’une pierre deux coups, tout simplement. Je ne sais pas quelle image vous vous êtes fait de moi, mais je ne vis pas ici. En vérité, je ne vis actuellement… nulle part.
Je me propose aussi à vous accompagnez, car je cherche aussi à… échapper à la solitude, et à voyager à travers Mythra. De même, j’ai quelques économies qui pourrait… changer de mains, si vous le voulez bien.

"Dans ce cas, nous sommes similaires."

Répondit simplement la jeune femme à l'être armé, quant à sa remarque sur ses intentions. Et puis dans le fond de toute façon, elle s'en souciait bien peu de ce qu'il pouvait chercher à faire.
La suite en revanche ne lui plus que moyennement. Le mendiant fut le premier à marquer son intention comme quoi il aimerait faire voyage avec elle. La Dame Blanche le toisa dans ses pensées. Il disait avoir les moyens, mais habillé comme il était, en guenille, elle en doutait fortement. Il ne serait qu'un poids à trimballer. Si lui avait ses intérêts, ils étaient contraire à ceux de la Lady. D'autant plus si elle devait le rembourser ! Elle savait se suffire à elle même, et n'avait pas besoin de ce genre de voyageur encombrant. Qui risquait d’autant plus de la gêner dans son travail.

Et bien sûr, l'autre personne fit la même proposition juste après. Bien qu'elle ne pouvait pas vraiment dire s'il adressait à elle, où à l'autre voyageur, vu qu'il semblait en être un. Toutefois, il fit mention d'argent. Ce fut la raison qui la sentit se faire concerner par les deux demandes à la fois.
Elle ne fit donc pas prier pour s'empresser de tout mettre au clair.

"Il me semble que nous nous méprenons tous mutuellement. Je n'ai aucun intérêt à voyager avec d'autres personnes. Je parcours les chemins de Mythra en solitaires depuis des années, et ce mode de vie me convient en tous points ! De plus, j'aime à travailler seule. Je ne pourrais pas exercer correctement dans mes affaires avec deux personnes supplémentaires."

Si ces deux là avaient besoin de voyage et de compagnie, qu'ils partent ensembles, et chacun aurait la solution lui correspondant. Cela faisait des mois et des mois entiers que la Lady avait oublié le sens du mot "compagnons."
Pourquoi en avoir, de toute façon ?
Même si l'un d'eux la payait pour ça, ça ne ferait que lui nuire... Sûrement.

"Oh." fit simplement Elwyr, ne cherchant pas à masquer sa déception. "Je vois. Je ne peux pas vous forcer la main." Il n'était pas exactement au bord des larmes (et même loin : il ne pleurait pas, en règle générale), mais il avait perdu un bon peu de son engouement initial.

*Pas d'apitoiement, pas de chantage affectif. De toute façon, c'est pas le genre à y céder.* Il se força donc à sourire, et dit, après s'être assuré qu'il avait repris toute sa jovialité : "Eh bien, bon voyage à vous, alors. J'espère que vous trouverez un contrat !"

Après quoi, il s'en détourna complètement, bien que ça lui coûtât. Pas très poli, peut être, mais il n'avait plus rien à lui offrir, semblait-il : il avait fait ses adieux, ça allait bien. "Et vous ?" Il s'adressait à l'autre individu avec un tout petit peu moins d'enthousiasme : la demoiselle s'en était de suite méfié, et son métier lui ajoutait de la crédibilité dans ce domaine là... Néanmoins, il ne voulait pas se résoudre à le juger sur cette seule base (d'autant plus qu'il assurait ne pas être un assassin), et espérait que sa méfiance par contagion n'était pas trop marquée.
D'où sa question : "Vous cherchez un compagnon de route ?"

Ghost s’avéra légèrement déçu par la réaction de la jeune femme. Il aurait bien aimée en savoir plus sur ce personnage, mais il s’était douté dès le premier instant que la mercenaire était une solitaire qui ne sollicitait pas de compagnie. Il s’apprêtait à faire ses adieux, lorsqu’il se rappela de la présence du second individu. Ou plutôt, ce second individu lui rappela sa présence. Il capta dans sa voix moins d’enthousiasme qu’un instant avant.

L’ancien assassin réfléchit à la proposition de l’étrange Hybride, si s’en était vraiment un. D’un côté, il sentait, rien qu’à la vue de son habillement et de ses manières étranges, qu’il n’aurait pas le même rythme de voyage que seul, et qu’il aurait du mal à cerner l’inconnu. Mais de l’autre, il en avait assez de sa solitude, et n’avait rien à faire. Il eut donc un léger sourire et hocha la tête :

On peut dire que oui. Je suis actuellement en voyage, pourrait-on dire. Je ne sais pas vraiment quel est mon but, peut-être de redécouvrir Mythra depuis…

Il valait mieux ne pas dévoiler tous les détails de son identité et de son passé, auquel cas il risquait de se retrouver à nouveau seul… en tout cas, pas maintenant.

Si vous le voulez, j’accepte de voyager en votre compagnie, mais la décision ne tiens qu’à vous.

L'ex-noble se ficha pas de l'air déçu des deux nouveaux éventuels compagnons de voyage. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus accordé la moindre affection à quiconque. Après tout, la vie de mercenaire ne permettait pas ce genre de chose. Et puis elle ne tenait pas à être éloignée, ne-serait-ce qu'un peu, de son objectif premier : faire mordre la poussière aux êtres qui lui avaient tout prix.
Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire de quelque manière que ce soit.
Si ces gens là n'étaient pas des clients, alors pour elle, ils ne valaient pas le moindre accord d'intérêt.

Elle se savait un peu abrupte, après tout, ce masque de froideur n'était que ce qu'il désignait : un masque.
Mais elle s'était faite une promesse, et comptait s'y tenir.
Reprendre contact avec la société, elle verrait ça... Plus tard. Beaucoup plus tard.

"Bien le merci, et bon voyage à vous."

Répondit simplement la jeune femme à l'homme mendiant/voyageur. Elle n'était pas distance ni froide au point de ne faire preuve d'aucune politesse non plus !
Les deux inconnus inconnus se mirent à parler entre eux pour tenter de trouver un accord commun.
Ceci ne la regardant pas, la Dame Blanche se prêta plutôt à regarder autour d'elle, voir si elle n'avait rien oublié.

"Bien sûr que je le veux, sinon, je ne vous l'aurais pas proposé !" La tournure pouvait surprendre, et faire penser à la fin d'une cérémonie de mariage (si on avait de l'imagination), mais ce n'était pas le genre de détails dont il s'encombrait.
Ce qui l'embêtait plus, à vrai dire, c'était que l'autre (il ne connaissait toujours pas son nom) n'avait pas non plus de but en tête, et qu'il espérait, entre autres, pouvoir se greffer sur un voyage ayant déjà une destination, et ne plus avoir ce genre de décisions à prendre. Dieu qu'il détestait réfléchir à où il souhaitait aller ! Enfin, sur ce coup-ci, il pouvait bien faire un bref effort... D'autant plus qu'il n'en avait pas beaucoup à fournir pour proposer : "Je voudrais déposer quelques parchemins à la cité du savoir... Tant qu'on est en ville. Je suppose que ça vous va ?"

Ce n'était pas qu'une formule de politesse : il était bien placé pour savoir qu'on pouvait ne pas trop savoir ce qu'on voulait, et savoir clairement ce qu'on ne voulait pas. Lui, par exemple, ne savait pas trop quoi faire, mais évitait Elsran comme la peste.
Passons : ayant obtenu l'assentiment de son compagnon de route, il poursuivit. "Bien. Dans ce cas, je vous demanderai une petite demi-heure, le temps de me décrasser à l'auberge, et je vous rejoindrai au transporteur."

Il s'apprêtait à partir, mais aperçut du coin de l'oeil la mercenaire. *Elle est encore là, elle ?*
Il hésita à l'interpeler, se rappelant avoir entendu des marchands se plaindre du manque de sûreté de la route vers la cité marchande, ces derniers temps (des bandits qui les harcelaient, paraissait-il). Il alla jusqu'à ouvrir la bouche en ce sens, puis se ravisa : ces rumeurs, elle avait dû les entendre, et n'en avoir rien à secouer.

Un signe de tête aux deux autres plus tard, il était parti.

En effet, la tournure pouvait être assez surprenante. Le personnage dans son ensemble l’était, de toute manière. Il se retint cependant de faire une quelconque remarque. Il était encore assez indécis quant à ce qu’il voulait faire de sa vie, simplement, et y réfléchissait en voyageant, mais se demandait si ce qu’il désirer était seulement « voyager ». Bref, il était un peu perdu.

L’idée de retourner chez les Anges lui convint totalement. Ce peuple était son bienfaiteur, et il lui devait beaucoup.

La Cité du Savoir ? Ca me convient, je dois beaucoup à certains Anges.

Il eut un léger sourire, se demandant à quoi ressemblait ce… vagabond, « décrassé ». Il aurait la réponse plus tard.

Bien.répondit-il simplement avant de se tourner vers la mercenaire :Quant à vous, je vous souhaite bonne continuation.

N’ayant rien d’autres à ajouter, l’ancien assassin quitta lui aussi le cimetière après avoir salué la jeune femme.

[RP Terminé]

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