Fin des conséquences ?

Erinyes n'avait pas bougé de la nuit. Elle ne savait même pas si Inu avait finit par l'allonger, ou s'ils étaient restés tel qu'ils étaient quand elle avait quitté le monde de la réalité.
Elle avait plongé dans un monde sens rêves, mais pas forcément sombre ou désagréable. Ça aurait pu l'être s'il n'y avait pas eu ce contact auquel elle attachait une grande importance. Mais comme il lui avait dit qu'il ne partirai pas, elle avait gardé l'esprit paisible.
Seule sa respiration restait un peu précipitée à cause de la fièvre. Cette dernière avait tout de même baissé pendant la nuit, mais restait encore assez importante pour l'assommer encore un peu. Enfin, plus de quoi l'immobiliser comme la veille, toutefois, et son corps restait encore assez chaud, à défaut d'être brûlant.

Ce qui fit qu'elle ne se réveilla pas quand le jour se leva, même après toutes ces heures de récupération. Elle en avait besoin à vrai dire. La lumière du soleil emplissant de plus en plus la petite maison n'eut pas du tout d'effet, et elle continuait de dormir paisiblement, se sentant plutôt bien, en fait. Elle avait bien quelques brides de reprise de conscience, mais à chaque fois, elle se laissait de nouveau happer par cette vague assommante dans les deux secondes qui suivaient, celle qui, malade ou non, vous attirait toujours dans le monde des rêves. Et sans plus de stimulations que ça, elle risquait bien d'y rester un moment !
Elle était presque aussi pâle que la veille, mais seule ses joues avaient prit une teinte plutôt rougie à cause de sa température.

Enfin, au moins, son état s'arrangeait, même si c'était encore d'une manière un peu légère (Après tout, ça ne faisait que quelques heures que c'était arrivé !), et elle ne souffrait plus comme lors de la dernière crise.

Vu qu'elle avait fini par s'endormir, il l'avait doucement rallongée, bien qu'en étant resté près d'elle, comme il lui avait promis. La moindre chose, s'étant un peu adapté pour, il la ressentirait. Mais comme à priori, il n'arriverait plus rien, il se permit de s'endormir. Si Erinyes allait mal, il le saurait presque immédiatement, vu qu'il sentait toujours sa main derrière son dos, au contact direct de sa peau. Rien que par ça, il arrivait à sentir son pouls léger, ainsi que la température de son corps. Vu qu'il était doté de sens naturellement plus développés que les humains !

Dès que le jour se pointa, il se réveilla, puis se redressa doucement, se retirant lentement d'Erinyes afin d'essayer de ne pas la réveiller, histoire qu'elle ne soit pas dérangée, reposant son bras sur simplement sur elle. Passant ensuite une paume sur son front, il constata qu'elle était toujours aussi chaude...ce qui le fit lâcher un soupir. Pourquoi fallait-il que ça soit toujours aussi long ?

Il se releva, arrivant dans le grand salon qui était la pièce principale, pour partir vers la salle d'eau, où il trouva un seau en bois. Il ressortit de la pièce pour ensuite aller du côté de la rivière de cristal, se penchant sur l'estrade de bois qui entourait la maison, pour ramasser de l'eau dans le seau, qu'il ramena dans la chambre, pas très loin. Ne sentant plus le bois brûlé avec son flair sensible, il déduisit simplement que le feu dehors s'était éteint de lui-même pendant la nuit, ce qui était habituel.

S'accroupissant de nouveau à côté d'Erinyes, il plongea le morceau d'étoffe dans le seau pour ensuite l'essorer un peu, le passant ensuite sur le front d'Erinyes, le reste de son visage, espérant que, le tout en lui replaçant le drap blanc sur elle.

Et attendit qu'elle se réveille.

Elle n'avait rien entendu, et mit un peu de temps encore pour sentir la fraicheur de l'eau couler sur son visage. Au début, ça c'était traduit par un semblant de rêve où elle se faisait arroser par elle ne savait quoi, alors qu'elle se reposait tranquillement sur un îlot du Royaume Céleste. Puis l'image se mit un peu à vaciller avant qu'elle n'ouvre les yeux.
Une peu sonnée, elle ne tilta qu'après quelques secondes que c'était en fait Inu qui tentait simplement de la rafraichir. Elle savait que ce n'était pas encore ça, mais se sentait déjà mieux que la veille.
Tout en constatant qu'il faisait déjà jour depuis un petit moment vu la luminosité dehors.

"Inu... Tu vas bien ?"

Finit-elle par demander alors que c'était plutôt une question qu'il fallait poser dans l'autre sens, mais bon... Elle savait qu'il s'en faisait très rapidement pour elle, et craignait un peu qu'il n'est pas passé une bonne nuit, ou qu'il n'ait pas dormit du tout pour veiller sur elle. Tout ça parce qu'elle constatait qu'elle était sous la couverture, alors qu'en général, quand ils étaient ensembles, il n'y en avait pas vraiment besoin. Elle dormait presque toujours dans ses bras, et les longues manches de sa tunique suffisaient. Mais bon, ça ne voulait rien dire. Il était réveillé avant elle, donc il avait très bien la replacer comme ça ensuite, ce qui était réellement le cas.

Dans le doute, et voulant le rassurer, elle se redressa pour s'assoir, sans difficulté, sentant les vertiges déjà moins forts que la veille. Bon, elle allait sûrement pouvoir bouger à peu près normalement aujourd'hui, ce qui n'était pas plus mal. Elle était patiente, mai rester tout le temps allongée, ça lui pesait rapidement, surtout que ça ne rassurait pas vraiment l'Hybride, en fait. Donc dès qu'elle pouvait bouger... Elle n'irait bien sûr pas faire des activités à risques, mais au moins pouvaient-ils sortir un minium.

"Désolée de t'inquiéter... Mais ça va mieux."

Fit-elle ensuite avec un petit sourire. Elle sentait que la nuit avait été réparatrice et plutôt efficace, car elle avait une nouvelle réserve d'énergie. Bien que pas pas assez pour se précipiter non plus. Mais au moins...

Alors qu'il finissait par bouger presque par automatisme, cette monotonie fut brisée par le réveil d'Erinyes. Aussitôt, il écarta le chiffon qu'il balança dans le seau d'eau un peu plus loin, pour se pencher plus attentivement vers elle, qui...lui demandait si ça allait.

- C'est plutôt à moi de te demander ça ! Ce n'est pas moi qui me suis retrouvé comme ça par le pacte !

Enfin, si, il aurait pu avoir des effets néfastes, comme ça avait manqué d'arriver, mais bon. Comme ça n'avait heureusement pas duré, du coup, il considérait automatiquement que bon, vu le résultat, ce n'était pas si néfaste après tout ! Puis surtout, ce n'était pas lui qui était affaibli malgré-tout...Au contraire.

Elle se redressa. Il comprit le message. Alors il ne fit plus aucune remarque à propos de son état actuel. Plutôt soulagé de la voir aller de mieux en mieux !

- Tant mieux, je suis content de l'entendre. Tu as envie de quelque chose de particulier ?

s'enquit-il par la suite, s'il pouvait l'aider, il s’exécuterait !

Forcément, il fit la remarque en ce qui concernait la question, mais n'insista pas quand elle lui prouva que ça allait mieux. Pour le reste, il lui demanda ce dont elle avait besoin, comme à son habitude.

"Pas vraiment..."

Son état encore fébrile l'empêchait un peu d'avoir envie de quoique ce soit encore, du moins, dans tout ce qui était besoins quotidiens. Elle ne ressentait pas la faim, ni même l'envie de bouger pour le moment.
Enfin, elle avait plutôt envie que d'une seule chose. Se faire pardonner quelque part. Lui prouver que ça allait vraiment, par rapport à toutes les tentatives qui avaient plutôt échouées la veille.
Il avait dû passer un pire moment qu'elle, à ne pas savoir quoi faire, et la voir s'en remettre difficilement.
Elle voulait donc chasser cette image.

"Ou peut-être..."

Elle prit juste soin de commencer sa phrase, sans la finir, avant de se rapprocher d'un coup de lui et de lui emprunter ses lèvres, un peu par surprise en fait.
Pour le moment, c'était tout ce qu'elle voulait. Oublier ce qui était arrivé. Ce genre de moment avait toujours tendance à chasser leurs idées noires, et tout ce qui allaient avec. Et c'était aussi un peu leur code, qui indiquait plus ou moins qu'il était inutile de s'en faire, que le plus dur était passé. Parce que bon, ils ne valaient pas mieux l'un que l'autre quand il s'agissait de se faire du soucis après tout !

Tout en faisant perdurer le geste, elle lui saisit doucement le visage, avant de laisser ses mains glisser lentement le long de ce dernier, suivant ensuite son cou, pour aller se glisser dans son dos, allant s'emmêler dans sa chevelure. Le tout en faisant attention de ne pas se prendre dans les longues manches de la tenue large qu'il lui avait prêté la veille. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de ce type de vêtement. Mais au moins, pour une fois, ils étaient un peu assortis. Parce que bon, en général, elle portait des choses plutôt luxueuses. Bien qu'elle n'était pas vraiment capable de dire si ce qu'elle portait avait de la valeur ou non, finalement.
Puis elle se recula très légèrement, restant très proche encore, collant son front brûlant contre le sien.

"Chasser ces dernières heures de ton esprit..."

Fin de la phrase qu'elle avait commencé juste avant. Elle n'avait peut-être pas le même sens des priorités que tout le monde, mais ce qui l'importait le plus, c'était de le voir heureux avant tout, avant de penser à elle. De toute façon, c'était assez simple. Si l'un des deux n'allait pas bien, il y avait de fortes chances que l'autre aussi. Moralement, du moins. Du coup, avant de reprendre une vie et des habitudes "normales" (parce qu'on ne pouvait pas dire qu'ils faisaient dans la normalité !), ils avaient un peu habitude de chasser la période noire qui les avait englouti.
Ça allait souvent beaucoup mieux ensuite, et tant pis si ce n'était pas l'ordre normal des choses.
Et puis là, elle venait de se réveiller, se sentait déjà plus en forme, et ce n'était pas comme si elle allait faire le même type de malaise que la veille si elle se poussait un peu trop.

Ce fut sûrement pour cette raison qu'elle n'attendit pas plus, "l'emprisonnant" de nouveau pour l'emmener avec elle dans ce monde n'appartenant qu'à eux, ses mains remontant sur ses épaules pour s'y installer, ce qui lui donnait finalement plus d'appui et un meilleur équilibre.

Tout ce qu'il put dire, c'était qu'il ne s'attendit pas à ce genre de réponse en proposant ses services ! Parce que bon, il s'attendait plutôt à ce qu'elle lui réponde quelque chose dont elle sentirait le besoin, pour ensuite aller le satisfaire, histoire de l'aider au mieux. Il n'était pas dans sa tête après tout !

Alors non, vu qu'il était passé au mode "tout est redevenu normal, la vie reprend son cours", il ne s'attendit pas à la suite. Il eut d'ailleurs un regard qui démontrait son interrogation quant aux réponses d'Erinyes, elle fut soudainement très proche de lui, le contactant ensuite d'une façon qu'elle seule pouvait se permettre. Il se fit aussi un peu surprendre par ce soudain engouement qu'elle semblait ressentir, vu la dynamique de son geste, auquel il finit par répondre une fois la surprise passée, se permettant ensuite de la prendre doucement par la taille, pendant qu'elle, elle s'appuyait sur lui en passant ses bras par-dessus ses épaules, collant ensuite son front qu'il trouva un peu chaud malgré tout le temps qu'il avait passé à tenter de le refroidir, contre le sien, pendant qu'elle concluait, la sentant l'effleurer.

Tout comme elle, il la prit simplement contre lui, lui répondant doucement :

- C'est déjà fait.

Elle resta un petit moment ainsi sans bouger après qu'il lui eut donné sa réponse. Au final, c'était peut-être elle qui s'inquiétait un peu trop pour lui.

"Dans ce cas... Je pense qu'il faut aller au village racheter de la nourriture..."

Vu ce qu'il lui avait ramené la veille, il ne devait plus rien leur rester.
Vu qu'elle avait encore un peu chaud, prendre l'air lui ferai sûrement du bien, même si au final, sortir directement dans le village n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Sur le coup, elle s'en sentait capable, mais une fois en route... Elle allait mieux par rapport à la veille, mais elle était encore dans un état assez sérieux. Quand elle ne faisait rien de précis, ça passait, mais bon... Enfin, un peu comme lui, elle était du genre, des fois, à ne pas trop réfléchir aux conséquences dès qu'elle pouvait de nouveau tenir debout.

D'ailleurs, elle finit par se lever pour aller chercher son sac dans un coin de la salle, et voir ce qui leur restait comme argent dedans. Et ils étaient encore assez larges. Parce qu'ils étaient censés repartir pour la Cité aujourd'hui mais... C'était bien mal partit, finalement !
Sauf que bon, signe qu'elle n'était pas encore trop prête à aller faire le marche du village : elle fut obligée de s'adosser au mur en vérifiant ce qui leur restait, et rien que par ce bref mouvement, elle était déjà un peu essoufflée et légèrement tremblante. Mais elle ne s'en occupa pas, continuant sur sa lancée, pensant que ça irai mieux une fois à l'air frais dehors.

"On a largement de quoi, alors autant aller faire des provisions pour deux trois jours, et on y retournera avant de partir."

Sans compter que bon, la tenue qu'elle avait était assez chaude, au final, sûrement plus que sa robe, toujours en boule dans un coin, qu'elle allait devoir faire sécher d'ailleurs...

- Erinyes...pourquoi tu t'embêtes ? De la nourriture, je peux t'en t'ouvrer où que nous soyons. Ensuite...j'ai la désagréable impression d'être sur ton dos, de ne dépendre que de toi.

Ceci dit, il revint alors vers elle, pour lui reprendre doucement le sac, ajoutant :

- Puis tu as du mal encore. Laisse-moi partir te chercher quelque chose.

Encore le fossé entre deux façons de vivre totalement différentes. Lui n'ayant jamais eu le temps de rentrer dans cette vie-là, en fait, puisqu'il y avait été enlevé presque directement une fois sa majorité atteinte ! Enfin, ça ne l'empêchait pas de vivre...la preuve !

Comme à chaque fois que ce fossé se manifestait, elle le regarda un peu surprise.

"Hein ? Mais je ne m'embête pas ! C'est euh.. Normal, non ?"

Bah oui, elle avait tellement l'habitude elle aussi... Elle ne voyait donc pas en quoi il était dépendant, d'autant plus qu'elle savait très bien qu'il se débrouillait mieux qu'elle. Mais bon, c'était dans ce mode de vie qu'elle avait grandit, donc forcément... Aller acheter de la nourriture quand il n'y en avait plus, c'était d'une de ces banalités...
Sauf qu'Inu finit par lui reprendre la sacoche des mains en mettant de nouveau son état comme sujet principal, tout en proposant d'y aller lui même. Bah, elle était prête à le laisser y aller tout seul la veille, donc là aussi, elle pouvait le laisser.
Même si la veille, elle ne pouvait pas bouger. Enfin, là elle devait quand même admettre que rester debout, c'était un peu difficile, encore...

"Enfin... Si tu veux, je n'y vois pas d'inconvénients..."

Pour une fois qu'elle ne cherchait pas à discuter non plus tien... Bien que bon, aller prendre un peu l'air ne lui aurait pas plus, bien que rien ne l'empêchait de sortir sur le perron en attendant !
Elle avisa alors les vêtements les draps humide dans le coin de la pièce. Elle pouvait aussi s'occuper de ça. Il faisait beau dehors, elle pouvait le mettre à sécher en attendant. Si elle y allait doucement, ça ne la tuerai pas.
D'ailleurs, à propos de cet état, justement...

"Il n'y a pas un apothicaire ici ? Il a peut-être moyen d'avoir deux trois choses contre la fièvre..."

Un village isolé comme ça devait bien avoir un minimum de choses de soin à portée de main. Alors si ça pouvait leur être utile... Pendant qu'elle parlait, elle était donc partie ramasser ce qui trainait par terre, avec l'idée d'aller les étendre dehors, et aussi profiter de la fraicheur qu'il y avait dehors.

"Je t'attends là, je vais faire sécher tout ça en attendant."

... En fait, elle se comportait comme si elle n'avait rien du tout, alors que la simple vue de sa tête montrait clairement le contraire. Bref, c'était parfois des coups à la remettre un peu en place dans ce genre de cas où elle voulait toujours en faire "trop". Comme quoi, elle n'avait pas de leçon à donner dans le cas contraire, même si en vérité, elle ne s'en privait pas. Ils étaient décidément pareils...

- Peut-être, mais...tu n'es pas encore en état ! Alors repose-toi, je m'occupe de tout. Et je t'assure que je n'ai pas besoin de tes pièces pour obtenir de quoi manger !

C'était la parfaite vérité...qui en cachait évidemment une autre, bien qu'assez logique. Mais comme du coup, il ne mentait absolument pas, comme souvent d'ailleurs, ça faisait qu'il était très difficile de déceler ce qu'il cachait par derrière...
Il pourrait bien ne pas se casser la tête à aller chercher dans la rivière de Cristal, et prendre la solution de facilité, qui consistait à échanger des pièces pour avoir ce qu'on souhaitait. Mais il y avait toujours cet inconvénient : s'il savait très bien compter, il ne savait pas lire. Du moins, actuellement, il commençait un peu à déchiffrer, bien que ça ne lui venait pas encore très naturellement. Bref, bien débutant, malheureusement, encore. S'il commençait donc à reconnaître les lettres, il ne savait pas lire les chiffres. D'où le fait qu'il n'utilisait pas d'argent non-plus, parce qu'il savait qu'il aurait plus de chance de se tromper qu'autre chose sur la somme demandée ! Ce qui était déjà arrivé, d'ailleurs, une fois, en ayant donné une seule pièce qu'il avait trouvé sur le sol, et qui malheureusement, n'était pas suffisante...

Erinyes céda, tout en lui demandant toutefois s'il n'y avait pas un apothicaire. Il y réfléchit deux secondes, et se résigna :

- Bon, d'accord, je vais y aller aussi. Si ça peut te faire aller mieux, je prends ! N'en fais pas trop, d'accord ?

lui envoya-t-il de nouveau, juste avant de sortir, emportant du coup le sac d'Erinyes pour l'apothicaire.

Une fois dehors, il s'éloigna donc en premier lieu vers le village, jusque chez l'apothicaire qui se trouvait dans le centre de Thran, histoire d'être accessible à tout le monde. Ayant été un habitant d'ici, personne ne fut vraiment choqué de le voir là, même si bon, il y en avait toujours qui avaient décidément quelques préjugés, et encore plus depuis qu'on l'avait accusé d'avoir attiré les démons sur le village pour l'attaquer. Ce qu'Inuyasha ne contestait pas vraiment, à vrai dire...vu que son père était effectivement venu à cause de lui, parce qu'il habitait ici, pour le mettre sous son contrôle ! Considérant les choses sous cet angle, alors que bon, en réalité, il n'avait rien choisi, tout ceci n'était pas du tout de sa faute, il assumait tout ça quand même, sans même chercher à s'en défendre, pour une rare fois, comme il considérait que c'était effectivement de sa faute !

Il entra dans la petite boutique, la porte faisant tinter la cloche de l'entrée. Arrivant au comptoir, il fut tout aussi direct :

- Une potion contre la fièvre, merci.

L'apothicaire déposa un flacon vert pâle sur le comptoir, bien que méfiant, parce que se rappelant que l'hybride avait déjà su faire exploser sa boutique en manipulant mal ses potions...jour où Erinyes avait d'ailleurs découvert son analphabétisme, d'ailleurs...

- Garanti sans explosion, cette fois. Enfin, si tu ne la secoues pas dans tous les sens comme un malade, évidemment. 30 écus d'argent.

- Ah, ah, très drôle...t'as déjà eu de la chance, car j'aurai pu te faire exploser avec ta boutique !

répliqua l'hybride, forcément, n'ayant pas un assez bon caractère pour apprécier ce genre d'allusion, tout en comptant les pièces une à une de la bourse d'Erinyes à sa main. Et donna la somme exacte. Du moins, matériellement. 30 écus d'argent furent bien sur le comptoir, sauf qu'évidemment, c'était trop ! Trois seulement auraient suffit, mais comme il était incapable de reconnaître les chiffres...

- Voilà. Il y a la somme exacte. A plus !

- Mais pas du tout, tu m'as donné beaucoup trop !

Cela suffit...à allumer la mèche. Inuyasha se retourna vivement vers le vendeur pour lui répliquer sèchement :

- Non, mais et puis quoi, encore ?! Je vous ai donné la somme exacte que vous m'avez demandé, pas moins, et je ne vous en donnerait PAS un de plus ! Au revoir !

Le tout suivi d'un claquement de porte un peu violent qui manqua à l'apothicaire d'avoir une crise cardiaque en voyant ses fioles valser dangereusement.

Dehors, Inuyasha rangea la bouteille dans le sac, puis reprit le chemin de chez lui, et une fois arrivé :

- Erinyes ! J'ai ta potion !

Déposant ensuite le sac sur le perron, il traversa la pièce principale pour sortir à l'opposé, plongeant du perron dans la rivière de Cristal. Puisqu'Erinyes voulait de la nourriture...

Ainsi disparut-il sous l'eau, pendant plus de 5 minutes, allant le plus profondément qu'il lui était possible, et attrapa à mains nues deux poissons d'une taille suffisante pour faire un repas chacun.

De là, il remonta, atterrissant sur le perron, se secouant un peu, puis retraversa la pièce principale pour pouvoir aller sur une pièce adjacente, une qui était en face de la porte de la chambre, pour pouvoir accéder à des braises à même le sol, enfoncés dans un réceptacle sécurisé, avec une petite marmite par-dessus.

S'asseyant à genoux, il frappa les poissons encore frémissants sur le sol pour les tuer, cherchant ensuite simplement un pic de fer pour pouvoir les embrocher par-dessus les braises, qu'il s'efforça d'allumer avec deux silex au-dessus du charbon.

Encore une fois, et pour une fois, elle acquiesça sans protester, décidant simplement de lui faire confiance. Il connaissait mieux le village qu'elle, après tout. Donc ce n'était pas lui qui irait se perdre, et les gens le connaissaient.
Dès qu'il fut donc partit, elle fit donc ce qu'elle avait prévu : aller étendre le linge dehors au soleil pour finir de le faire sécher.
Elle y alla doucement quand même, parce que ça n'avait peut-être pas l'air comme ça, mais c'était assez physique, surtout pour les draps, en fait ! Enfin, une chance qu'il y avait ce genre d'installation dans le jardin, que sa mère devait utiliser. Sinon, elle aurait dû se contenter des arbres, et là, autre affaire.

Ça lui prit du temps, Du coup, quand Inu rentra, elle était toujours dehors, sur un côté un peu dissimulé de la maison en fait (justement pour que les affaires ne soient pas volées pendant le séchage, il n'y avait pas de barrières !), si bien qu'elle ne l'entendit pas revenir. Ni plonger d'ailleurs, pour la recherche de nourriture. C'était à ce moment là qu'elle venait de terminer, et, se sentant un peu mal du coup après cet effort, elle avait juste décidé de se reposer un peu contre un arbre.
Elle se sentait plutôt bien là. La fièvre lui donnait chaud, mais il y avait ce petit air frais de saison qui l'aidait à supporter. Tandis que les vêtement qu'elle portait et le soleil lui même l'empêchaient d'avoir trop froid. Bref, l'idéal.

Si bien qu'elle finit par s'assoupir sans le vouloir, au moment où l'Hybride rentrait pour faire cuir ses poissons. Et elle n'entendit rien de tout ça, le croyant au marché du village, loin de se douter qu'il était déjà revenu depuis un petit moment. Bah, il finirait bien par s’apercevoir qu'elle n'était plus dans la maison. Elle n'avait pas touché au sac, et la maison était de toute façon vide. Elle pensait se réveiller rapidement, mais bon, lorsque l'on était bien comme ça, assommé par un état maladif hein, la notion du temps... Mais bon, ce n'était pas comme si elle était loin, ou en danger.

Erinyes ne lui répondit pas. Pourtant, il sentait sa présence dans les lieux, ce qui signifiait qu'elle était bien là. Mais son silence l'inquiéta...

Laissant donc les braises faire leur travail, il sortit de la pièce, essayant d'appeler Erinyes encore une fois. Aucune réponse. Il la chercha dans la chambre, qui était vide, et aperçut que le sac était toujours sur le pallier, qu'il ramassa.

Sortant de la maison, il continua de la chercher, jusqu'à enfin la retrouver derrière les buissons. Un peu affolé de la voir comme ça par terre, il se précipita vers elle, s'accroupissant devant elle, tout en la prenant par les épaules, tendant de la réveiller.

- Erinyes, eh ! Qu'est-ce que tu as ?

Le moins qu'elle pouvait dire, c'est qu'il la réveilla plutôt en sursaut. Si bien qu'à peine les yeux ouverts, elle eu un air un peu stupide, et ne comprit pas la situation tout de suite...

"Hein ? Que ? L'est quelle heure ?"

Complètement perdu. Elle se rendit toutefois bien vite compte qu'elle était dehors, et tout se remit en place dans sa tête, accompagné d'un mal de crâne à cause du réveil un peu brutal, vu qu'elle n'était pas vraiment en forme.
Pour la peine, elle fut un peu gênée.

"Ah, tu es rentré... Désolée... J'étais bien là, alors je me suis assoupie en t'attendant, mais je crois que je ne me suis pas réveillée..."

Le tout avec un petit sourire décidément confus. Enfin, rien de quoi s'inquiéter, mais bon. Elle lui avait quand même fait un peu peur, et puis fallait le comprendre hein ! Avec tous les soucis assez sérieux qu'elle avait à chaque fois... Y'avait de quoi s'affoler.
S'il était là, ça voulait dire qu'il était donc temps de rentrer. Elle se releva donc, bien qu'assez fébrile pour la peine. Les réveils brutaux, décidément, c'était pas pour elle, si bien qu'elle dut s'appuyer contre l'arbre une fois debout le temps que le gros vertige passe.

"Tu as trouvé tout ce qu'il fallait ?"

Elle reprit connaissance, à son grand soulagement. Bon, elle semblait ne rien avoir eu, c'était le principal, pour lui.

- Eh, pourquoi je n'aurai pas pu tout trouver ? Ne me sous-estime pas !

trouva-t-il juste à lui répliquer, le soulagement s'entendant dans sa voix de toute façon. Du coup, il attrapa le sac d'Erinyes qu'il avait amené, fouilla dedans sans aucune gêne, comme souvent, d'ailleurs, décidément néophyte dans les bonnes manières, pour en sortir la potion qu'il tendit à Erinyes :

- Voilà qui devrait te faire du bien ! Et comme tu m'avais dit que tu avais faim, je t'ai aussi préparé de quoi !

"Je n'ai pas dit ça."

C'est juste que c'était une question qu'elle avait plus ou moins l'habitude de poser, et qui se posait souvent en fait, lorsqu'une personne revenait. Enfin, il lui donna finalement la potion, tout en annonçant qu'il avait déjà préparé de quoi manger... A croire qu'elle avait dormit vraiment longtemps, où qu'elle ne l'avait décidément pas entendu jusqu'à ce qu'il vienne la chercher.
Bah, tant pis, il n'y avait pas eu de soucis. Elle bu donc directement la potion d'une traite avant de rentrer dans la maison, d'où se dégageait une bonne odeur de poisson grillé. et à le voir trempé, encore une fois, elle eut vite fait de comprendre qu'il était allé au village juste pour la potion, et que le reste... Tout de lui même. Mais elle ne releva pas, c'était pas la peine.

"Ça sens bon !"

Fit-elle simplement remarquer en se dirigeant pour la peine vers la petite salle qui servait en gros de cuisine pour jeter un œil... Bien moins équipée que les trucs magiques plutôt modernes qu'on trouvait au Royaume Céleste, ou à la Cité Marchande. Mais qui leur suffisait amplement !
Elle alla ensuite simplement s’assoir à la petite table basse dans la pièce principale le temps que ça finisse de cuire, tout en regardant ce qui lui restait comme argent... Et fut un peu surprise de voir qu'il manquait une somme assez importante. Enfin, des broutilles pour elle, mais pour leur voyage à la Cité, ça risquait de faire juste...

"La potion coutait si chère que ça ?

Non parce que s'il avait été choper les poissons lui même, il n'avait rien dû acheter d'autre...

Ils finirent par rentrer de nouveau, il la laissa s'installer, pendant qu'il retirait la broche des braises, pour ensuite la placer dans un plat long en terre cuite dont la salle disposait, pour l'amener simplement devant Erinyes sur la table.

- Voilà ! J'espère que ça te suffira !

Sinon, ben...il plongerait de nouveau. Puis Erinyes lui posa une question qui le dérouta un peu. Pourquoi avait-elle l'air si étonnée ? Il réfléchit alors un peu. L’apothicaire l'aurait-il arnaqué en lui demandant plus que le prix indiqué ? Il fulmina.

- Comment ça ? Tu veux dire qu'il m'aurait mentit sur son prix, en m'en demandant plus que la vraie valeur ? NON MAIS IL SE PREND POUR QUI, à la fin ?!

explosa-t-il carrément en abattant ses poings sur la pauvre table qui n'avait rien demandé, continuant à rager :

- Non, mais quel voleur, celui-là ! Il ne manque franchement pas d'air ! Déjà qu'il a osé chercher à insinuer que je ne lui avait pas donné le compte pour que je lui donne plus, c'est TROP, là ! Il va voir ! Je vais lui remettre les idées en place, moi !

Le tout en se relevant carrément, prêt à partir remettre les points sur les i à l'apothicaire...

Elle allait simplement prendre un poisson quand Inu se mit à faire éclater une colère qu'elle ne comprit pas, et qui la fit sursauter. D'autant plus que ses cris, elle avait un peu de mal à les supporter pour le moment, ces derniers lui donnant l'impression d'avoir un marteau dans le crâne.

"Cries pas comme ça !"

Fit-elle remarquer en se bouchant les oreilles par réflexe, avant de reprendre plus calmement.

"Tu es sûr qu'il t'en a demandé plus ? Et non l'inverse ? Combien elle coûtait cette potion, et que lui as-tu donné ?"

Non parce que vu comment c'était partit...

Avec lui, de toute façon, ça éclatait souvent avant, et après, il y avait le recul qui venait. Même si bon, ce n'était pas vraiment une raison.
Grognant un peu, il ramena ses mains sur ses genoux, répondant de mauvaise humeur :

- Eh, je n'y suis pour rien ! Il m'a demandé 30 pièces, je lui ai donné le compte, je ne vois pas où est le soucis, cette fois !

Comme quoi...en fait, il se disait que décidément, quoi qu'il fasse en essayant de faire les choses normalement, il y avait toujours un truc qui coinçait, et ce sans qu'il sache bien pourquoi !

"Trente pièces ? c'est du vol ! ... Quoique, 30, ce n'était pas plutôt la valeur ? Dans ce cas, seules trois pièces suffisaient !"

Tenta-t-elle de devine rapidement, avant que tout ceci ne prenne de trop grosses proportions.

"Tu es certain qu'il n'a pas tenté de te dire que tu lui en passait trop ?"

Le cas contraire, elle allait y aller elle-même, bien ou pas bien. Avec son statut de garde, ça serait vite réglé, cette histoire.
Le vol était condamnable après tout ! Mais connaissant Inu, il était aussi très fort probable qu'il se soit trompé, et qu'il ai ensuite mal comprit...

Ah, elle semblait d'accord avec lui, pour une fois ! Il allait donc renchérir, mais la suite le laissa perplexe.

- Bien entendu que je suis certain, je ne suis quand même pas sourd ! Il m'a bien fait savoir que ça valait soi-disant 30 pièces, il parlait donc bien de sa valeur ! Et trois, ça ne fait pas le compte, je ne suis quand même pas idiot !

ça lui semblait très logique, et ne comprenait donc vraiment pas la notion que semblait avoir Erinyes. Surtout en étant convaincu que le nom courant de la monnaie, ça signifiait la même chose que "pièce", il ne voyait pas la différence du tout !

- Je n'en ai pas donné plus, ni moins ! Je ne vois pas pourquoi je le ferais d'ailleurs !

"Oui mais, chaque pièce que j'ai vaut 10, si tu préfères."

Précisa-t-elle simplement. Et une potion à 300... Elle trouvait ça juste énorme. Donc il avait bien dû faire une erreur, sans écouter ensuite ce que le vendeur avait tenté de lui dire.

"Tu lui en juste donné trop je pense, et tu as dû mal entendre quand il te l'a fait remarqué... Bref, dès que la potion fera effet, j'irais le voir."

Tant que ça pouvait éviter un gros malentendu... Là dessus, elle se contenta juste d'entamer enfin son poisson. les potions mettaient toujours un peu de temps à agir, donc elle verrait dans l'après midi si elle se sentait capable d'elle au village pour régler cette affaire.

"En attendant, tu devrais manger aussi."

- Qu....quoi ?!

Heureusement qu'il ne mangeait pas en même temps, car il aurait été capable de s'étouffer en entendant la chose. Et d'un seul coup, son regard fuit celui d'Erinyes, attrapant sa part et commençant à l'entamer, utilisant ceci comme un prétexte.

Il comprenait mieux le coup du "Trois pièces lui auraient suffit". 3x10, ça faisait bel et bien 30. Même s'il n'avait pas donné parce qu'il avait mal compté, au contraire ! Juste que bon...il n'aimait pas avoir ce genre de tord...décidément trop fier pour accepter d'avoir honte de la sorte.

- Je n'ai pas mal entendu. Il m'a bien dit que ça valait 30. Puis dans ce cas, si chacune de tes pièces valent la même somme, ça ne doit pas être pratique.

Parce que bon...n'y avait-il donc que des sommes qui étaient des dizaines ? Bref, il avait du mal...

Bon, elle avait bien deviné... Ce qui ne la surprit pas du tout. Elle se contenta d'avoir un petit sourire amusé en voyant sa réaction, mais sans rien rajouter, se contenant de manger. Enfin, jusqu'au moment où il fit une autre remarque.

"Je garde principalement celles là car elle sont les plus pratiques. Il y en a d'autres. C'est juste une question d'habitude."

Pour les voyages, ce genre de pièce était suffisant. suite de quoi, elle finit sa part, commençant à se sentir mieux, même si la fièvre ne baissait pas de façon efficace pour autant. Mais elle récupérait de l'énergie petit à petit, c'était le principal. C'était quand même une réaction magique, ça ne se soignait pas facilement, ni rapidement du tout. Et encore, ce coup là, elle avait eut beaucoup de chance. S'ils avaient été plus loin dans leur entrainement, elle serait encore en train de souffrir aujourd'hui.

"Bon, allons le voir pour régler ce soucis, ok ?"

Fit-elle en se relevant. Sauf qu'au même moment, le dit apothicaire apparut sur le perron de la porte, s'invitant d'un air plutôt timide, une bourse à la main.

"Hem, excusez-moi... Mais je viens vous rendre ce que vous m'avez donné en trop."

Tout en tendant la petite bourse, qu'elle prit en le remerciant, et en s'excusant pour le soucis, avant que l'homme de parte. Elle se retourna ensuite vers Inu, l'air un peu amusé.

"Tu aurai dû mieux écouter cet homme au lieu de t'énerver !"

Fit elle avec un sourire en rangeant la seconde bourse dans son sac. Bon, au moins, c'était réglé, inutile de ressortir.

- Mouais...me demandais aussi, ce que ça signifiait, "io", sur tes pièces...

Tout ceci commençait sérieusement à devenir handicapant, et il en avait un peu assez. Surtout qu'avec ça, il se considérait comme un pur imbécile. Une personne sans aucun esprit, dénué d'intelligence. Et ça ne lui plaisait franchement pas du tout !

Erinyes proposa ensuite de retourner chez l'apothicaire. Il allait répliquer, parce que bon, il ne tenait pas vraiment à s'afficher avec son erreur grossière, mais malheureusement pas de sa volonté. Et se raidit un peu quand il sentit la présence de l'homme sur le palier, justement, à tel point qu'il évita de tourner le regard vers lui, finissant son repas, pendant qu'Erinyes récupérait son argent avant de remercier l'homme qui repartit.

Et préféra ne pas répondre à la remarque d'Erinyes. Se disant que décidément, plus il tentait de vivre comme elle, plus ça lui semblait compliqué !

Bon, vu son silence, il semblait assez gêné comme ça. Elle n'en rajouta donc pas, de toute façon, ça ne serait sûrement pas la dernière fois que ça arriverai...
Enfin, elle précisa juste une chose, en fait.

"Ce n'est pas un "io", c'est un 10. Des chiffres, et non des lettres."

Elle ne lui avait pas encore apprit ça pour le moment, se concentrant d'avantage sur l'alphabet. Mais bon, elle ne s'y attarda pas plus. Ils n'avaient pas le matériel ici pour lui donner plus d'exemples, et puis elle n'était pas assez en forme pour se concentrer.
Elle alla ensuite reposer le sac dans la chambre, sauf qu'à force de bouger et de faire des aller retours, elle finit par avoir un peu le tournis, et dû s'appuyer contre le bord de la porte.
Ce fut à se moment qu'elle commença à sentir quelques frissons plutôt froids comme la veille. La potion qui commençait à faire effet, en fait. Pour mieux supporter la fièvre, le liquide abaissait simplement la température corporelle pour faire une sorte d'équilibre, et donnait un peu d'énergie à la personne pour l'aider à mieux lutter.

Sauf que bon, il y avait bien un point ou Erinyes et Inu était pareils : quand ils étaient mal, ils voulaient toujours en faire plus pour rassurer l'autre, ce qui faisait que l'énergie baissait très très vite, et elle encore plus que lui.
Et comme là, c'était quelque chose de provoqué magiquement qu'elle avait du mal à supporter, l'efficacité de la potion était loin d'être à son maximum, et la fièvre ne tombait que très lentement.
Elle se sentit donc dans un état assez secondaire. Plutôt fatiguée, mais avec cette sensation de froid qui la secouait un peu. Comme une sorte de rêve éveillé quoi. Enfin, c'était déjà plus supportable que la veille ou elle était carrément gelée parce qu'elle était trempée.
Mais bon, tout ceci se déroula en quoi... A peine deux ou trois secondes.

Ce fut donc dans cet état un peu étrange qu'elle retourna près de l'Hybride, un peu par automatisme. Sauf qu'elle ne revint pas s'assoir à sa place au niveau de la table, genre, pour attendre que ça passe, comme elle l'aurait certainement fait en temps normal, mais alla plutôt s'agenouiller à côté d'Inu avant de l'enlacer sans trop prévenir.
Vu qu'elle n'avait pas très chaud, et qu'elle agissait pas vraiment très consciemment non plus à cause de son état, elle glissa doucement ses mains sous ces vêtement large à lui pour le contacter directement, plaçant sa tête au creux de son cou. Si son front restait encore assez chaud, le reste en revanche avait déjà une température un peu plus normal grâce aux agissements de la potion.

"Fais un peu froid..."

Fit-elle ensuite d'une voix un peu faiblarde pour lui justifier de façon brève le geste qu'elle venait de faire, pensant naturellement qu'il devait se demander ce qu'elle avait "encore".
Mais bon, elle avait pour habitude de rechercher sa présence quand elle était pas très bien, vu que ça la faisait se sentir mieux presque aussitôt. Du coup, elle avait un peu agit sans réfléchir, faisant la première chose dont elle avait envie, alors que si elle avait eu un peu plus de conscience, elle serait certainement aller se recoucher pour ne pas trop l'ennuyer avec ça. A croire que ce genre d'état rendait finalement un peu plus honnête...