Fin des conséquences ?

A la dernière remarque, il préféra ne rien répliquer non-plus, sachant qu'il s'enliserait. Déjà qu'il avait honte...il se disait que décidément, ce soucis devrait vraiment être éradiqué ! Parce que mine de rien, ce genre de situation, ça le mettait franchement mal à l'aise...

Erinyes se releva ensuite. Il pensa qu'elle souhaitait partir se recoucher, du coup, il la laissa faire, ayant pour simple idée ensuite de débarrasser.

Mais il s'inquiéta un peu quand il la vit s'appuyer contre le cadrant d'une porte, arrêtant du coup ses gestes.

- Erinyes ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

La potion était censée faire effet ! Il ne comprenait plus rien...elle était censée aller mieux ! L'apothicaire les aurait-il trompé ? Il ne voulait pas y croire, parce que bon, quand même ! Mais là, les choses le faisaient douter...

Et pendant ces questions qu'il se posait, elle était revenue vers lui, l'étreignant ensuite carrément, ce qui le surprit un peu. Disons dans le sens où il avait du mal à saisir la situation.

- Qu'est-ce que tu as ?

lui demanda-t-il alors doucement tout en posant simplement une main sur son dos, répondant ainsi simplement à cette soudaine étreinte. Qu'attendait-elle de lui ?

Elle ne répondit pas vraiment à sa question, le surprenant de nouveau avec une avance un peu du même style que la veille, tout en émettant le fait qu'elle avait froid.

Il l'enlaça doucement, lui répondant :

- Je vois qu'il m'a roulé, ce type. Dès que l'occasion se présentera, j'irai lui dire deux mots. Et...qu'attends-tu de moi ?

"Laisse ce type tranquille... C'est moi qui doit en faire un peu trop..."

Fit-elle de la même manière, consciente que depuis qu'elle était levée, elle ne faisait que bouger malgré son état. Donc potion ou non, ça n'aurait pas changé grand chose... Surtout que ça se soignait pas en un clin d’œil, ces trucs là ! Ça aidait, mais ce n'était pas instantané comme certain sorts de magie.
C'était toujours plus efficace quand on se reposait, que quand on restait actif. Tout le contraire de ce qu'elle avait fait quoi, mais au moins, elle semblait l'admettre.

"Je veux juste être avec toi..."

Répondit-elle ensuite par rapport à sa question, serrant un peu plus son étreinte quand lui-même referma la sienne sur elle. Ça avait vraiment quelque chose de très apaisant, et chaleureux.
Ce petit quelque chose qui permettait presque de rendre chaque situation agréable. Elle se sentait vraiment bien là, oubliant ce qui les entourait, comme si rien de pouvait plus les atteindre.
Malgré son état fébrile, elle avait l'impression de ne plus en souffrir quand ils étaient ainsi, et le temps semblait comme passé en accéléré.

"Je me sens mieux quand je suis comme ça. Ta présence m'apaise, c'est tout ce dont j'ai besoin."

A croire même que la rendait peut-être un peu trop honnête, car en tant normal, même quand elle en avait envie, elle n'était pas du genre à le signifier dans ce genre de situation. Peut-être par peur de le déranger ou autre, le sachant actif, et pas vraiment enclin à rester là à ne rien faire. Sauf que bon, leur relation avait décidément pas mal évoluée depuis, donc ça devait aider un peu.
Elle bougea ensuite légère juste pour pouvoir l'embrasser dans la base du cou, zone qui était directement à sa portée. Quelque part, elle voulait juste lui faire comprendre que sa présence était limite le meilleur des remèdes, même s'il se dévalorisait beaucoup à ce niveau, craignant toujours de ne pas pouvoir l'aider suffisamment.

Il ne répondit pas quand elle lui demanda de laisser tomber, tout en s'expliquant brièvement. Il lâcha un léger soupir. Il n'aurait quand même pas imaginé que cet état durerait aussi longtemps ! Pour lui, ça avait duré moins de deux minutes, mais là, deux jours, il trouvait que ça commençait à faire un peu beaucoup...ça avait le don de rendre la chose plus inquiétante.

Elle se mit ensuite à lui répondre, de cette même réponse qu'il entendait souvent de sa part. Ce qui achevait de lui confirmer qu'il l'avait trouvée, sa place, qu'il avait tant recherchée, même s'il était très loin d'avoir l'idée que cette place se trouverait...dans le coeur d'Erinyes. Cette place à laquelle il tenait, et qui était dans le genre de chose qu'il refusait de partager avec qui que ce soit d'autre. Et encore moins avec tous les efforts qu'il avait fait et qu'il continuait de faire pour tenter de la garder, cette place, pour pouvoir rester auprès d'Erinyes, et donc s'adapter à sa propre vie.

- Mais...j'ai toujours été là, Erinyes.

Pourquoi s'en faisait-elle encore à ce niveau-là ? Même quand ils étaient éloignés l'un de l'autre, ce n'était jamais pour très longtemps, puis ils mettaient tout en oeuvre pour se retrouver, aussi...

Un contact suivit, après cette réponse. Il ne sut comment répondre, à part en resserrant légèrement son étreinte autour d'elle, la tête un peu penchée vers la sienne, comme souvent, lui murmurant :

- Alors prends le temps qu'il te faut, dans ce cas. Je suis là.

Non, décidément, il était bien loin de s'imaginer que sa vie ressemblerait à ça. Mais...il ne s'en plaignait pas. Pas le moins du monde ! Au contraire, c'était tellement...au-delà de ce qu'il s'était imaginé ! Ayant grandi dans une ambiance où les gens craignaient énormément les démons, mentalité renforcée par la présence des shamans dans la région, sa conscience avait toujours été parfaitement convaincue qu'à part la seule personne avec qui il partageait son sang, personne d'autre ne pourrait éprouver ce genre de sentiment envers lui. Que de part son origine mêlée, il ne pouvait pas avoir accès à ce genre de sentiment, à se faire aimer d'une autre personne, complètement étrangère à sa "famille" (parce qu'à ce niveau-là, on ne pouvait pas dire qu'il en avait énormément...). Erinyes lui avait pourtant prouvé le contraire malgré-elle.

Il l'aimait beaucoup en retour. Elle lui avait donné un objectif dans la vie, une raison de vivre, pratiquement tout...il trouvait ça donc juste de tenter de lui rendre la pareille ! Même si bon, à ce niveau-là, il lui avait plutôt donné tout ce qu'il possédait en lui...son estime, et sa loyauté sans égal envers elle. S'il leur était déjà arrivé de se disputer, ce n'était pas pour autant que les choses entre eux changeaient, loin de là ! Il était toujours revenu vers elle. Et ne serait pas capable d'accepter quelqu'un d'autre, contrairement à d'autres hommes, humains comme démons. Les humains parce que certains n'avaient aucun scrupule, les démons parce que plus ils en avaient, mieux c'était, bien que ça fonctionnait aussi pour les femmes.

Il resta pendant un moment ainsi, à la garder doucement contre lui, patientant simplement. Si c'était tout ce qu'il lui fallait...eh bien il était là, proche d'elle. Quelque part, ça avait un effet "rassurant", parce qu'en sachant où elle était, il ne s'inquiétait pas trop pour elle.

Se rappelant la réponse d'Erinyes tout en sentant encore ses mains dans son dos, doucement, il fit des allers et venurs avec sa propre main dans le dos d'Erinyes, lentement, tout en lui demandant doucement :

- ça va mieux, là ?

Tout en la maintenant contre lui, s'il pouvait lui rapporter un peu de chaleur...

En fait, elle ne s'inquiétait même pas de savoir s'il était là ou non le reste du temps. Là, elle lui disait juste ce dont elle avait envie. Rien de plus. Il lui avait demandé, non ?
En tout cas, il y répondit simplement, accentuant son étreinte, tout en lui caressant doucement le dos, sûrement pour la réchauffer un peu...
Elle se mit à faire de même sans vraiment s'en rendre compte par cet automatisme qu'ils avait de plus en plus depuis quelques temps, où ces échanges se faisaient de plus en plus nombreux.
Bien qu'elle finit par se reculer pour le regarder.

"Oui... Merci..."

Fit-elle avec un petit sourire, bien qu'elle n'avait pas l'air vraiment réveillée plus que ça. Ce qui ne l'empêcha pas de se relever, lui prenant la main pour l'inciter à faire de même, avant de continuer, le regard un peu fuyant, peut-être parce qu'elle était un peu entre rêve et réalité, suivant juste ses envies sans même y réfléchir plus que ça.

"Tu peux... Venir avec moi ?"

Puis sans même attendre sa réponse, elle l'entraîna doucement dans la pièce qui faisait office de chambre, avant de fermer la porte derrière eux.
On aurait pu croire qu'elle voulait simplement se reposer, et qu'elle lui demandait juste de venir, pour qu'il soit là, vu qu'elle venait de lui faire comprendre que c'était tout ce qu'elle voulait.
Mais... Au lieu de ça, elle prit simplement ses lèvres en otage dès qu'elle fut face à lui de nouveau. Suivant ses désirs, sans plus penser au reste, l'esprit un peu trop embrumé entre deux états pour lui permettre d'avoir la moindre réflexion.

Ce n'était pas non plus comme si elle faisait quelque chose de mal après tout... Ce genre d'échange, tous deux appréciaient, et aucun n'avait vraiment reculé face aux avances de l'autre jusqu'ici. Avances qu'elles avaient souvent prises, même si ça avait un peu changé ces derniers temps. Mais bon, si jusque là, tout s'était bien passé, pourquoi ça serait différent aujourd'hui ?
Tout en continuant le geste, elle lui posa les mains sur ses épaules, faisant légèrement pression pour l'obliger à s’assoir sur le lit. Enfin, sauf qu'elle n'avait pas beaucoup de forces en fait. Et n'étant pas certaine qu'il comprenne, elle avait un peu usé du pacte pour "forcer" le mouvement, bien que sans brutalité.

Puis dans le même temps, elle le fit également basculer en arrière, toujours avec douceur, se retrouvant au dessus de lui, leur lèvres toujours jointes.

Qu'elle "imite" son mouvement lui fit un peu drôle...en fait, il ne savait pas vraiment ce qu'elle avait depuis la veille, disons, ce qui la poussait comme ça, surtout avec un tel taux d'affaiblissement. Peut-être qu'elle ne l'était pas tant que ça, finalement...il ne saurait le dire.

Et prouvant la chose, elle finit par se relever, lui posant une question...en fuyant son regard. Pourquoi une soudaine gêne, tout à coup ?

- Bien sûr, mais qu'est-ce que tu...

Elle n'attendit pas, l'entraînant à sa suite. Décidément, il ne savait plus trop quoi penser. Un coup elle lui reprochait cette attitude, pour ensuite l'avoir elle-même...

Et il n'eut pas vraiment le temps de tenter de trouver une réponse, qu'elle se "jeta" sur lui, sans lui permettre de s'échapper. Il lui répondit alors, jusqu'au moment où elle chercha à le plaquer sur le dos sur le matelas. Oui, elle le surprenait, là !

Il fit donc durer un moment, puis parvenant à s'échapper légèrement, une main sur son visage, il lui demanda doucement :

- Ton regard fuyant, c'était donc de la comédie ? Tu aurais pu me le dire directement, tu sais...

Surtout après ses "avances" depuis la veille...et comme il était du genre à être direct...bon, la dernière fois, il n'avait pas été vraiment mieux, il ne lui avait carrément pas du tout demandé, étant parti plutôt directement.
Alors il lui rendit son baiser, avant de la soutenir par la taille, ses gestes se baladant de bas en haut puis de haut en bas et ainsi de suite de son corps.

Elle finit par interrompre au bout d'un moment, ayant besoin de reprendre un peu son souffle tout de même. Moment qu'il profita pour lui poser une question, à laquelle elle n'avait pas au final pas vraiment de réponse. Pourquoi elle agissait ainsi, elle ne le savait pas elle-même. Mais elle n'eut pas trop le temps de répondre, que ce fut lui qui reprit la suite. elle y répondit aussitôt, se demandant si elle rêvait, ou si tout ceci était bien réelle. Depuis son dernier léger malaise, elle avait une drôle d'impression, sûrement dû au "choc" entre les effets de la potions et ceux de la magie noire. Disons que pour ce genre de cas, la magie des Anges étaient plus efficaces que les méthodes normales, mais ça, elle ne le savait pas.

Elle frissonna quant au contact qu'il lui offrait. Souvent le même, mais dont elle ne se lassait jamais. Pourquoi elle recherchait autant ce contact alors que la forme n'y était pas vraiment ? Elle ne le savait pas elle même. Son corps parlait presque tout seul, elle ne faisait que suivre aveuglément. Elle n'avait pas envie de se poser plus de questions que ça. Juste de profiter.
Comme si cet état maladif n'existait pas. Peut-être une façon inconsciente de rassurer, mais aussi d'oublier cette ignorance et cette tournure qui était quand même assez inquiétante, au final... Pour ne plus penser à cette erreur qu'elle avait faite, et de ce qui en avait résulté.